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Channel: De VAILLANT à PIF-GADGET - Journal de bord d'un film

Le rentrée

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Dernière rentrée avant le coup de manivelle final.
(on continue d'évoquer la "manivelle" des appareils de prises de vues d'il y a un siècle, alors que depuis bien longtemps... on pousse des boutons, voire des écrans tactiles ! Mais "manivelle" renvoie peut-être aussi au labeur... !)


Je vous invite à retrouver toutes les infos envoyées dans les messages précédents. (concernant le souscription, et quelques-uns des événements liés au projet)
Ce projet mammouth a encore 5 grands sujets vidéo à monter et finaliser (au final, ça en fera une quarantaine), avant la phase d'intégration en deux DVD et surtout sous forme d'un livre et d'un site interactif. Autant dire que ce n'est pas fini !
Mais ça avance, et le bout du tunnel est désormais en vue. 


L'expo "Pif, 50 ans de magie", à la Maison de la Magie de Blois, est un beau succès.
Elle se termine le 22 septembre, puis sera reprise durant les vacances de Toussaint 2019.
À cette occasion, on pourra alors se procurer le livre-catalogue de l'expo, bourré d'infos historiques et de photos jamais vues ailleurs... Il y aura également un grand concours, pour gagner toutes sortes de cadeaux "Pif", dont notamment d'anciens numéros avec gadget, et des objets ou souvenirs liés au journal et... à la magie.
Vous trouverez prochainement les infos ici, en avant-première !

Mais en attendant, pour tous les parents qui furent d'anciens lecteurs.... bonne rentrée à tous ! :-)




Confinement-gadget ?

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L'année 2020 s'annonçait plus paisible et créative... Mais voilà, un petit virus (10 fois plus petit qu'une bactérie, mais manifestement 1000 fois plus radical) nous oblige tous à changer de mode de vie, pendant quelques semaines... mais sans doute, à une autre échelle, beaucoup plus longtemps après.

Ce projet était en stand-by depuis quelques mois, mais ce confinement (économiquement assez compliqué à supporter) permet malgré tout de "remettre les mains dans le cambouis", selon l'expression populaire, en espérant pouvoir ENFIN créer cette année l'objet ultime, regroupant tous ces films réalisés exclusivement pour les souscripteurs (presque une cinquantaine ! Mais certains, plus anecdotiques, ont été partagés au-delà.)
Encore 5 séquences à monter, et non des moindres... !
Et ensuite, l'édition du livre qui accompagnera tout ce travail.


C'est presque devenu une vidéothèque Pif-Vaillant pour les abonnés, qui recevront prochainement - confinement oblige - un petit récapitulatif illustré et des infos certifiées "Covid-free"... !

Et tiens, puisqu'aujourd'hui c'est l'anniversaire de notre cher Pif, le chien le plus vaillant de la BD française, voici une version courte d'extraits du film réalisé il y a 2 ans, à l'attention des souscripteurs de ce projet, pour fêter ses 70 ans et évoquer son papa Arnal aussi...

( Cliquer sur l'image : )

https://youtu.be/iPLcbE6ZBWc


À très bientôt pour la suite illustrée (en mouvement et en musique) de cette grande saga de papier !

La Pif-gazette du confinement !

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La Pif-gazette du confinement !

Ça y est, on s'est lancé !
Depuis le temps que les souscripteurs de ce vaste projet demandaient des récapitulatifs de liens pour visionner les films déjà mis en ligne et depuis le temps qu'on se disait qu'il fallait trouver une manière ludique de proposer à d'autres anciens lecteurs de découvrir ce travail...
Ce "Confiné-Gadget" durera une saison.
Il connaîtra 4 numéros + 1 extra, sous forme hebdomadaire : les abonnés du projet (anciens et nouveaux) le recevront automatiquement par mail le samedi (qui fut l'un des jours de parution de Pif-Gadget, au milieu des années 70).


Les "nouveaux", qui découvrent l'existence même de ce projet (mais où étaient-ils tout ce temps ?) pourront eux s'abonner à ce journal interactif pour une somme modique (voir ci-dessous) - qui leur permettra de découvrir une véritable manne de documents films et images en exclusivité, proposés sous forme ludique et interactive.

Cette semaine, des séquences gadgets "pour familles confinées", de gros dossiers d'archives sur l'histoire du journal, une rencontre avec Carali, un dossier complet à télécharger sur le Tour de France chez Pif, etc...
La semaine suivante, RAHAN sera à l'honneur et on évoquera également des auteurs et dessinateurs du journal, et il y aura des documents exceptionnels... !

Abonnement unique (les abonnés des semaines suivantes recevront également les numéros déjà publiés) :  
(ancien tarif :15€)  9,99  (Uniquement via Paypal) :
 
https://www.paypal.com/instantcommerce/checkout/8TXZE7NB7NDCG


(j'ai toujours rêvé de proposer quelque chose au prix de "9,99" - sustout avec le "99"écrit plus petit ! C'est d'un chic !!)
Et on peut toujours souscrire à l'ensemble du projet (dans ce cas, l'abonnement à "Confiné-Gadget" est évidemment offert !)
(Dans ce cas, écrire un mail à pif-film@orange.fr pour en savoir plus - et recevoir une véritable encyclopédie interactive, moitié documents d'archives, moitié films inédits !))


René Moreu, cent ans d'images

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Cabrero Arnal et René Moreu, pour un "concert fantaisiste", en 1954.
Il arrive des moments où l'on est bien obligé d'appuyer sur le bouton "pause" pour prendre le temps d'un petit retour historique.
Aujourd'hui, c'est pour évoquer la mémoire d'un grand Monsieur à qui nous devons sans doute beaucoup et qui vient de nous quitter, dans sa centième année.

Au lendemain de la Seconde Guerre, cet ouvrier imprimeur résistant est embauché dans le premier grand journal illustré pour la jeunesse créé après la Libération (publié par l'Union des Jeunesses Républicaines de France, issues du PCF), et dont il sera le rédacteur en chef.
Son nom était René Moreu et le journal s'intitulait Vaillant, qui allait devenir 25 ans plus tard Pif-Gadget.
Ci-dessus : une "ronéo"à alcool permettant de dupliquer des tracts. Elle date des années 30 et servit sous l'Occupation. (Musée de la Résistance - Champigny, déplacé depuis cette photo)  À côté, un numéro du "Jeune Patriote" publié à l'approche de la Libération et à côté, son successeur "Vaillant" créé en juin 1945.
Peintre et illustrateur pour enfants, sa palette (notamment dans le domaine de la peinture animalière) est vive, franche.
Plus tard, lorsqu'il aura tiré un trait (c'est le cas de le dire) sur l'illustration destinée aux jeunes enfants - discipline très particulière et exigeante, qui demande une compréhension des perceptions enfantines et est pourtant très mal considérée - il se lance dans des œuvres qui mêlent les techniques, et sont souvent en volume.
La triste ironie du sort voulut qu'une affection de la rétine le rende progressivement quasiment aveugle.
Ami de Cabrero Arnal, le créateur de Pif le chien (avec lequel il travailla longtemps) et du grand illustrateur et affichiste André François, René Moreu était moins connu mais très apprécié et souvent exposé, notamment aux côtés de Mirò et Picasso, excusez du peu....
Une nouvelle expo était d'ailleurs prévue cette année, avec la publication d'un ouvrage. Ces événements furent remis à plus tard pour cause de confinement.
René Moreu était un enfant de l'Histoire : né le 11 novembre 1920, il est mort cette nuit dans sa centième année.
La photo a été prise dans l'ancien Musée de la Résistance : on y voit "Le jeune patriote", journal clandestin de la jeunesse communiste durant l'Occupation, et à côté le premier numéro du journal "Vaillant". Cette presse est un modèle qui fut utilisé pour imprimer des tracts et journaux résistants durant la Seconde Guerre.

René Moreu dans son atelier - années 1990. (Photographe inconnu)
Les deux extraits de textes ci-dessus sont tirés (ainsi que certaines reproductions de cette page) du catalogue de l'expo "Célébrer la nature - résister à l'aveuglement" qui s'est tenue en 2015. (Sous la direction de Laurent Gervereau - Editions Musée du Vivant)
Précisons que Richard Medioni et Claude Bardavid furent tous deux, à une décennie d'écart, rédacteurs en chef de Pif-Gadget, et eurent l'occasion de beaucoup côtoyer "le grand ancien" qu'était René Moreu, et que tous respectaient beaucoup au journal.

C'est... OUF ! (La gazette pour anciens lecteurs).

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Et... plouf-plouf, sans prévenir, voici OUF!-Gazette !

Oui !
Un magazine GRATUIT, en format PDF, pour les anciens lecteurs de Pif-Gadget, Vaillant, et les autres publications des éditions Vaillant !



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Une fois par mois (parfois plus), des dossiers exclusifs et des documents d'archives, des témoignages d'anciens du journal, et au fur et à mesure des rubriques qui rappelleront de bons souvenirs de lectures d'enfance !
Publié en 2 versions :
-> une version pour souscripteurs "Vaillant-Pif" : PDF interactif avec images haute résolution + liens de téléchargement d'archives et documents + liens de visionnage de VIDEOS eclusives
-> une version "light", gratuite (images en
basse résolution) SANS liens de téléchargement et SANS liens de visionnage de vidéos (et réduite en pagination rédactionnelle), de manière à en découvrir l'essentiel.
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Le premier numéro - envoyé aux souscripteurs du vaste projet il y a quelques jours - est accessible gratuitement en version résolution standard (c'est lisible, rassurez-vous !) - permettant de lire les contenus, mais pas de télécharger les docs ni regarder le film qui y est joint en lien privé.

On pourra toujours s'y abonner en cours de route et récupérer les numéros précédents en HD, complets et interactifs, afin de soutenir ce travail de patrimoine !

On peut aussi s'abonner à l'ensemble du projet et se retrouver alors souscripteur du projet, abonné à Ouf!-Gazette et recevoir AUSSI les 4 numéros du magazine éphémère publié durant le confinement... et ses nombreuses vidéos, archives à télécharger, etc... !


Le 1er numéro devait célébrer les 50 ans du célèbre Docteur Justice, entre autres. 

Ce sera pour le numéro 2, car nous avons décidé pour démarrer de rendre hommage au créateur du journal Vaillant (qui engendra 25 ans plus tard Pif-Gadget...), René Moreu, qui eut d'ailleurs aussi la charge du journal au tournant des années 80 !

Et juin 2020.... on célèbre les 75 ans de Vaillant. Alors, c'était écrit...


Pour télécharger GRATUITEMENT la version web du magazine, il suffit de cliquer sur l'image :

https://we.tl/t-DA6RtuTuD6
Pour toute info complémentaire : pif-film@orange.fr

OUF... en musique !

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21 juin !
Une fête de la musique un peu particulière, après le déconfinement, dépourvue de concerts en public !

Histoire d'égayer un peu l'ambiance, voici un numéro spécial, très coloré et "bruyant", de votre nouvelle OUF-Gazette
il y est question de gadgets de pif-musique, de rock, pop, hip-hop... et on y trouve le premier jeu-concours d'une belle série, permettant de gagner documents et gadgets divers !
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Dans ce numéro, en effet, on peut gagner le fameux "oktavia", (mélodica miniature siglé "Pif"), publié en 1975, tout neuf et en état de marche !
Et aussi, un porte-clé Pif "vintage" de 1966 et des cartes collector "Couik" inédites !

Comme pour le numéro précédent, cette OUF-Gazette est adressée en pdf haute résolution et interactive aux abonnés-souscripteurs du projet Vaillant-Pif, et est également accessible ci-dessous gratuitement en version "light" (illustrations basse définition et liens de téléchargements non activés) afin de vous permettre d'en découvrir le contenu !


(Cliquez sur l'image pour télécharger le numéro)
https://we.tl/t-zFPDMBBD95 
© Jean-Luc Muller / pif-film.com

Pour tout renseignement, écrire à : pif-film@orange.fr

Dr Justice, 50 ans c'est OUF !

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Après Rahan, il fut le personnage d'aventures le plus célèbre de Pif-Gadget.
Créé en juin 1970, Docteur Justice réunissait tous les critères du héros d'action idéal pour les lecteurs (et lectrices !) : beau gosse, médecin et aventurier, généreux,  intrépide, et... maître du judo !










Pour l'occasion, ce 3ème numéro de la OUF-Gazette est en grande partie consacré à ce personnage, sa création, ses auteurs, et la manière dont le thème de la série fut précurseur de la vogue pour le judo, karaté et kung-fu auprès des jeunes au milieu des années 70 (et de le gloire de Bruce Lee, 3 ans après la naissance de Dr Justice !), mais anticipait également la création de Médecins sans frontières (fin 1971) !


Un film de 20 min, réunissant de très nombreux documents et archives vient compléter cette évocation, à laquelle participent 3 rédacteurs en chef successifs de Pif-Gadget et un historien de la BD !

Autre événement :


En septembre 1979, il y a donc plus de 40 ans, François Corteggiani créait pour le journal un nouveau personnage loufoque : Pastis !
Pou la première fois, il prépare l'intégrale des récits de son personnage et nous a réservé la primeur de l'info et quelques documents, avec un entretien.

D'autres rubriques et plusieurs dossiers à télécharger sont également présents dans ce numéro exceptionnel ! 53 pages couleurs, bourrées à craquer, et le film de 20 min à visionner en exclusivité !

Il serait temps de vous abonner (pour recevoir également les 2 numéros précédents... et les 3 à venir) ! En cadeau, vous recevrez également un numéro interactif de Confiné-Gadget, publication du printemps 2020 !
(Voir en bas de page)

Afin de permettre de découvrir la publication, et ce numéro en particulier, vous pouvez en découvrir une partie (34 pages) en basse résolution, et évidemment SANS les liens pour visionner le film ou télécharger les dossiers d'archives ! Cliquez sur la couverture :


Pour toute info complémentaire : pif-film@orange.fr
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On peut toujours souscrire directement à l'ensemble du projet de patrimoine (et recevoir en plus de l'abonnement à la Ouf-Gazette interactive en haute résolution, les dossiers déjà publiés avec leurs vidéos exclusives et, à la fin, le gros LIVRE-COLLECTOR hors-commerce réalisé début 2021 pour les souscripteurs, avec son support vidéo dédié et ses cadeaux : 
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OUF, le n°4 est arrivé, et il est double !

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Ouf, enfin !

La publication prévue en septembre dut être reportée. Eh bien, pour compenser cela, celle de décembre est double !
76 PAGES !

Les abonnés, ainsi que les souscripteurs de l'ensemble du projet patrimonial Pif-Vaillant, y découvriront des documents, archives et entretiens exclusifs !

  • Dossier : toute l'histoire du film "Docteur Justice", sorti il y a exactement 45 ans, pour Noël 1975. On peut même télécharger les reportages consacrés au tournage dans le trimestriel Dr Justice paru lorsque le film sortait sur les écrans..
    Il y a également des photos à télécharger (celles qui étaient destinées aux exploitants de salles de cinéma !) et vous connaîtrez enfin, entre autres, les réactions à la sortie du film et les chiffres de son exploitation cinéma en France...
  • un dossier-auteur complet consacré à Jacques Lelièvre (qui signait "Jac. L..." dans Pif), dont la carrière avait démarré en 1969 dans les formats "poche", et qui devint scénariste.
    Mais ce n'est pas tout, comme vous le découvrirez dans le film-interview qui lui est consacré, et est très "animé".... !
    Ce dossier se complète d'un entretien avec Curd Ridel, pour ses participations à Pif (il fut l'un des dessinateurs du personnage, pour quelques récits) et surtout la création avec Jacques Lelièvre des Radio Kids, l'une des dernières vraies créations dans Pif-Gadget "canal historique", en 1987.

  • Dossier : l'histoire complète de Pifou, de sa genèse à ses publications en magazines, et... toute l'histoire de son "glop" !
    Notre ami Dominique Maugars a retrouvé des choses formidables, et même les anciens lecteurs pointus risquent d'apprendre 2 ou 3 bricoles passionnantes ! De nombreuses archives illustrent le dossier le plus exhaustif possible sur le sujet ! Le personnage créé par Roger Mas en juin 1958 est resté depuis sa naissance l'un des plus attachants de l'histoire du journal.

  • En collaboration avec Philippe Baumet (créateur du site historique www.pif-collection, qui fut à l'origine de tout un mouvement de "revival" de Pif-Gadget au début des années 2000), un dossier consacré au fameux Cirque Pif de l'été 1971.
    L'interview que Philippe avait pu obtenir de l'animateur Gilbert Richard est ici proposée avec des images moins connues, et enrichie de nombreux scans grand format tirés de Pif-Gadget. Un grand merci renouvelé à l'ami Philippe pour tout son travail, dans lequel nous continuons de puiser ! Le dossier est complété par un court entretien exclusif, pour vous, avec... Danièle Gilbert, célèbre animatrice TV, qui avait présenté quelques animations pour Pif !

  • Collant (plus ou moins) avec l'actualité, vous aurez même droit à quelques dessins de Jacques Kamb concernant une célèbre personnalité politique, décédée il y a quelques jours... Inutile de vous faire un dessin, comme le veut la célèbre expression... d'autant que Jacques s'en était chargé ! Et comment ! ;-) 

Les abonnés et les souscripteurs ont déjà reçu par mail le numéro en format 76 pages, avec documents haute résolution, et truffé de documents exclusifs à télécharger ! Ils ont droit aussi au film de l'interview, très "animée"...

Vous pouvez télécharger (en cliquant sur l'image en haut de la page ou sur l'onglet ci-contre) une version réduite (45 pages) avec images basse définition et SANS les liens d'accès au film ou aux archives à télécharger. Mais ainsi vous aurez un aperçu du contenu (et quelques interviews en intégralité) !

 

Malgré une année qui fut très rude pour tout le monde et un début d'année prochaine qui s'annonce peu engageante, je vous souhaite tout de même d'excellentes fêtes et vous donne rendez-vous en 2021 !

Pour toute info complémentaire : pif-film@orange.fr
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On peut toujours souscrire directement à l'ensemble du projet de patrimoine (et recevoir en plus de l'abonnement à la Ouf-Gazette interactive en haute résolution, les dossiers déjà publiés avec leurs vidéos exclusives et, à la fin, le gros LIVRE-COLLECTOR hors-commerce réalisé en 2021 pour les souscripteurs, avec son support vidéo dédié et ses cadeaux : 
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Capitaine Apache orphelin

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2021 commence mal.
Ce 1er janvier, le dessinateur Norbert Normandière qui œuvrait dans la BD sous le pseudo NORMA, nous a quittés à l'âge de 74 ans.

Les lecteurs de Pif-Gadget connaissaient bien sa signature, puisqu'il dessina l'un des personnages les plus populaires du journal, entre 1975 et 1988 : Capitaine Apache.

Dans un style graphique qui empruntait beaucoup à celui de Jean Giraud (Moebius) pour les aventures du lieutenant Blueberry, Norma faisait exister un Far-West sauvage et aventureux, sur scénarios du non moins talentueux et prolifique Roger Lécureux.
On y suivait la trace du jeune Okada, fils d'un trappeur irlandais et d'une femme apache, parti combattre aux côté de Geronimo...

Ci-dessus : la double-page annonçant le début des aventures de Capitaine Apache en octobre 1975, parmi les nouveautés de la formule révisée du journal (en format plus étroit).
 
Quelques couvertures de Pif-Gadget avec ce héros de western vu du côté des Indiens, qui remplaça progressivement le sioux Loup-Noir auprès des lecteurs.
Au faîte de sa popularité, Capitaine Apache parvenait parfois à rivaliser avec les grandes vedettes du journal (Rahan, etc.)

Ci-dessous : NORMA lors d'un échange autour de ses planches originales exposées lors du salon du Mont des Bulles, en 2013. L'entretien filmé ce jour-là sera proposé aux souscripteurs du projet pif-film et aux abonnés de la Ouf-Gazette, courant février. Il sera accompagné d'un dossier illustré.
 

Voici un article du DIcentimBlog, évoquant une expo NORMA qui s'était tenue à Angoulême en janvier 2011 :
http://dicentim.over-blog.com/article-norma-125356282.html

Un court article nécrologique dans la version numérique de La Charente Libre (il vivait à Angoulême) du 1er janvier :
https://www.charentelibre.fr/2021/01/01/le-dessinateur-norma-est-decede,3691515.php

Article 0

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Un OUF-concours, pour sourire un peu...

L'ambiance est morose, rien n'avance...

Alors, histoire de se changer un peu les idées, et en attendant la prochaine OUF-Gazette, voici un numéro spécial ! Il contient un petit quiz auquel tout le monde peut s'essayer (il est très facile !) et un second quiz qui s'adresse, lui, aux abonnés de la OUF-Gazette et souscripteurs de ce vaste projet sur l'histoire de Pif-Gadget et Vaillant. Il leur permet de tenter de décrocher quelques pièces à ajouter à leur collection.
Rien de tel qu'un jeu (avec quelques petits lots sympathiques à gagner !) pour retrouver des plaisirs enfantins.

Vous avez jusqu'au 26 février pour y participer !
Tout est expliqué dans le numéro spécial à télécharger en fin de message !

Les photos pifesques qui sont demandées aux joueurs (on ne dira pas "concurrents !) permettront de départager les bonnes réponses !
Les gagnants seront notifiés par e-mail et recevront leurs petits (ou grands) cadeaux par la Poste ! Le prochain numéro de la OUF-Gazette donnera les réponses et la liste des gagnants.

Cliquez sur le visuel pour télécharger ce OUF Spécial en fin de message, qui vous permettra de participer au jeu !
Vous trouverez également dans ce pdf quelques images de l'expo "Pif le chien" qui se tient dans le souterrain de la gare Saint-Lazare, à Paris !

Dernière minute : il y aura un petit cadeau surprise supplémentaire pour les gagnants !

Et si les lecteurs sont au rendez-vous, un autre grand jeu-concours (mais cette fois pour gagner des Pif avec leur gadget et autres lots !), sera organisé à la fin du printemps !

Téléchargez ce OUF-Spécial en cliquant sur l'onglet ci-dessous :







OUF-Gazette n°5 - Capitaine Apache, Pango et Michael Jackson

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OUF-Gazette n°5 : le grand dossier Norma.

La disparition du dessinateur de Capitaine Apache en début d'année avait quelque peu bouleversé le programme. Il fallait que la gazette rende un digne hommage à cet artiste et sa série, qui fut l'une des plus populaires au tournant des années 1980.
Non seulement vous y trouverez un dossier très complet, contenant diverses illustrations et quelques archives inédites, mais également un entretien accordé lors d'un festival BD, resté inédit, au cours duquel il évoque son travail sur la série.

Dans ce numéro, il y a également un petit dossier consacré aux apparition de Michael Jackson dans Pif, en BD et sous forme de posters.

Enfin, vous y retrouverez des jeux exclusifs de notre ami Fred Boot avec sa mascotte Pango, et d'autres pépites (dont plusieurs à télécharger !) que vous découvrirez vous-mêmes.

Comme pour les numéros précédents, la version à récupérer ci-dessous ne contient PAS les dossiers d'archives à télécharger, ni le lien vers le film de l'interview inédite. Les images sont en basse résolution et plusieurs pages sont plus ou moins escamotées. La OUF-Gazette est réservée aux anciens lecteurs abonnés (voir-ci-dessous) et les souscripteurs à l'ensemble du projet audiovisuel et multimedia y sont abonnés d'office, bien entendu.
Mais au moins cette version vous permet d'en lire une grande partie du contenu pour découvrir des aspects de la vie du journal et de ses auteurs.

Pour télécharger la version "light" et gratuite de la OUF-Gazette n°5,
cliquez sur la vignette ci-dessous :

Le prochain numéro sera un peu spécial, puisque nous venons d'apprendre la disparition de Georges Rieu, le créateur de la formule Pif-Gadget.

Il fut rédacteur en chef du journal (sous sa forme précédente déjà) de 1965 à 1971.

Un grand dossier lui sera consacré, et ce numéro paraîtra assez rapidement, avant le numéro "normal" suivant.




 

Pour s'abonner à la OUF-Gazette, et recevoir dans votre boîte mail, au fur et à mesure, tous les numéros à paraître + les 2 n° précédant votre abonnement, suivez le lien Paypal et adressez-nous tout simplement 20 € - vous recevrez confirmation, suivie  dans un délai assez court d'un courriel avec les liens de téléchargement. Des heures de lectures et de découvertes, mais aussi de nombreux films et des témoignages exclusifs et inédits avec ceux qui ont fait le journal, des démonstrations et des anecdotes, des reconstitutions et des événements marquants de son histoire...:

Mandryka, alias Kalkus... :-(

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Mandryka...

Il était bien sûr le créateur du Concombre Masqué, et aussi le fondateur de l'Écho des Savanes (avec Gotlib et Brétecher).... mais pour nous qui sommes passionnés par l'histoire de Vaillant et Pif-Gadget, il fut aussi Kalkus, le jeune auteur qui venait bousculer les codes de la BD dans le journal dès 1964.
Ses premier gags étaient absurdes, nonsensiques (il était influencé en cela autant par l'humour anglais que les explorations d'Harvey Kurtzmann dans Mad Magazine... mais également par les gags absurdes de Jean-Claude Forest, quelques années auparavant, dans... le journal Vaillant !

1er gag de la série "Boff" dans Vaillant, Noël 1964 :


Et cet humour particulier trouvera son expression parfaite dans les pages de son nouveau personnage nommé le Concombre Masqué, et qu'il signait encore "Kalkus".

Première apparition du Concombre Masqué, dans Vaillant, le 1er avril 1965 :

Au fil de son amitié avec Gotlib, les deux auteurs bénéficieront grandement d'une émulation réciproque. (Mandryka était son cadet de 6 ans).

Dans la OUF-Gazetteà venir (d'ici 10 jours) consacrée pour beaucoup aux métamorphoses du journal dans les années 60 et au rôle du rédacteur en chef, Mandryka est déjà très présent car son arrivée et son impact sur les bandes humoristiques - dans un contexte de plus en plus libertaire chez la jeunesse - sera très important au sein du journal, sous la protection de Georges Rieu (qui doit cependant calmer ses ardeurs dans le registre "absurde", car les jeunes lecteurs n'arrivent pas à suivre !).
Lorsqu'arrivera la formule "Pif-Gadget", Mandryka, comme Gotlib, est passé chez Pilote depuis quelque temps, mais continue encore de fournir pendant un temps des planches de gags pour Pif :

On connait la suite, qui sera racontée ailleurs : sa place dans Pilote, où il poursuit les gags du Concombre Masqué, puis la création de l'Écho des Savanes en 1972, pour explorer en toute liberté ce qui lui passe par la tête (mais au détriment de la gestion commerciale, ce qui coulera rapidement la revue, reprise ensuite autrement).

Et c'était un ami, certes lointain (il vivait en Suisse et ne venait plus en France que très occasionnellement depuis des années) mais qui répondait toujours présent quand on le sollicitait (pour un dessin, un témoignage).

On pourra dire de Nikita Mandryka qu'il sera resté, tout au long de sa "carrière" (mot qu'il n'employait jamais) un auteur complètement libre.

Jusqu'à la fin, et soutenu par les abonnés de son site, il a continué à décrire et illustrer à sa façon l'absurde incongruité de l'existence et des vanités humaines.
C'était un véritable pataphysicien et un artiste autodidacte, totalement libre.

Une photo prise au Salon de la BD de collection à Paris, en 2010 :

L'an dernier, alors qu'il arrivait à son 80ème anniversaire (ce dont il était sans doute le premier surpris), le grand dossier à lui consacrer dans le cadre de ce vaste projet n'était pas prêt.

Nous avions convenu qu'il serait amusant de le sortir pour son "80+1ème" anniversaire, en y ajoutant toutes sortes de choses très variées.
Manière de conjurer l'inexorable rythme de la vie.

Dans les archives de ce projet, un long entretien filmé en 2016 est resté inédit et formera la base d'un film-hommage qui retracera ses débuts chez Vaillant, ses inspirations, ses admirations, et la manière dont son influence se fit sentir ensuite rapidement dans le journal, et particulièrement auprès de son acolyte Marcel Gotlib, qui avait trouvé en Mandryka (arrivé au journal 2 ans après lui) son premier encouragement à aller beaucoup plus loin dans l'absurde et à s'affranchir des codes de la BD pour la jeunesse, avant qu'il rencontre Goscinny...

Ci-contre : Nikita commentait pour notre film consacré à la naissance de Pif-Gadget le 1er numéro de cette formule, dans laquelle il publiait un gag en vis-à-vis avec celui de Gotlib... Tout un symbole.

D'ailleurs, un demi-siècle après ce numéro, il avait accepté d'envoyer un dessin au nouveau Pif le Mag sorti en décembre dernier.
Pif avait fait partie de sa vie...




Nos derniers échanges remontent à avril dernier. Ses mails, qu'il signait malicieusement "André Chourave", tenaient ses amis au courant de ses dernières activités.
Alain Beaulet devait sortir son nouvel album "La vie secrète du Concombre", tandis qu'il partageait le lien d'une émission radio pour la Suisse Romande, dans laquelle on l'entendait chanter en s'accompagnant de quelques accords de guitare :
https://www.rts.ch/play/radio/lecho-des-pavanes/audio/un-an-decho-des-pavanes-avec-mandryka?id=12041829

Lien déjà partagé plusieurs fois dans ces pages : celui du site officiel du Concombre, où Mandryka donnait des nouvelles du monde et de son potager imaginaire :

www.leconcombre.com

 Toujours lunaire et détaché des contingences matérielles, il avait pu (avant la pandémie...) participer à diverses manifestations, expo, salons... Je garderai le beau souvenir de sa participation au "Bistro BD" de François Corteggiani en septembre 2016, où il était détendu, rieur, entouré d'amis sous un beau soleil provençal.
Il s'était prêté à quelques facéties que je lui suggérais, puisque j'étais venu précisément pour un reportage photo de l'événement.
Je ne l'ai plus photographié par la suite, ne l'ayant plus revu qu'une fois.
La dernière conversation, en mars dernier, c'était justement pour pouvoir utiliser une de ces photos de l'été 2016, car il n'avait aucun portrait de lui ultérieur qui soit exploitable pour une illustration d'entretien. Et puis - coquetterie ? - il s'y trouvait plus jeune et ça le renvoyait sans doute à l'image de l'éternel grand adolescent qui était un peu son costume de scène...

Je conserve en mémoire et sur ces clichés la malice de son regard - et il avait bien aimé cette photo, dans cette lumière, avec les petits cartes de son "épicerie personnelle", comme il disait avec quand même un brin de fierté derrière l'ironie désabusée.
Il faut dire qu'il détestait l'idée de poser et faisait le plus souvent une bonne vieille grimace sur les portraits/selfies... !
La vie, c'est l'instant, et ensuite... pfou, c'est parti.

Au revoir, Nikita.
Fais-nous un peu de place dans ton potager zen...


50 ans de pois sauteurs

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Il y a 50 ans...

Le lundi 4 octobre 1971, un numéro très spécial de Pif-Gadgetétait arrivé dans les kiosques et créait l'événement (annoncé depuis plusieurs semaines).

 
Pour la première fois dans l'histoire de la presse jeunesse (et sans doute de la presse, tout court !) la couverture du journal bougeait, vibrait, se trémoussait, sous l'effet des petits "pois" enfermés dans la boîte plastique collée à la couverture, qui s'entrechoquaient. Mystère !
Les fameux "pifitos", appelés "pois sauteurs du Mexique", ont sans doute plus fait parler du journal dans les cours de récré que n'importe quel autre héros ou gadget, à tel point que l'évocation de souvenirs de Pif-Gadget soit quasi immédiatement associée à eux !

La campagne qui avait précédé l'arrivée de ce numéro en kiosques était elle-aussi très originale et avait marqué les esprits.

Un an auparavant, les "pifises" avaient déjà représenté le premier gadget sous forme d'"êtres vivants" dans le journal (les artemias salinas étaient de petits crustacés, en sachet de poudre d'œufs à laisser éclore dans un aquarium).
Et en octobre 1971, les "pois sauteurs" allaient à leur tour permettre à Pif-Gadget de franchir le cap incroyable du million d'exemplaires vendus ! Le plus fort tirage pour un journal de la presse jeunesse...

Nous vous proposons aujourd'hui de retrouver cette campagne à travers quelques documents et archives. Les abonnés de pif-film et les abonnés de la Ouf-Gazette ont reçu le dossier en haute définition, accompagné d'un film retraçant l'opération racontée par les acteurs de l'époque à la rédaction, sans oublier les diverses reprises de ce célèbre gadget par la suite.

Une version "light" est accessible à tous (mais sans le film ni le dossier de presse) en cliquant tout simplement sur la grande image du numéro que vous voyez en haut de cette page !

À bientôt pour le prochain numéro de la Ouf-Gazette, dans une semaine ! :-)

Gerald Forton, l'adieu au cow-boy taciturne

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Le cow-boy de la BD franco-belge est parti galoper dans l’ultime vallée…

Après Norma en janvier, puis Mandryka cet été, c'est à présent un autre géant de la BD populaire, très apprécié des lecteurs de Vaillant et Pif-Gadget, qui a définitivement quitté le crayon et le pinceau...

Gerald FORTON est décédé le 16 décembre, et l’annonce en a été faite le surlendemain.

Il vivait depuis la fin des années 70 aux États-Unis, après une carrière de dessinateur tous-terrains de la BD franco-belge (Gerald était né à Bruxelles, rappelons-le).
Il était le petit-fils de Louis Forton, créateur des Pieds Nickelés, mais n’a pas connu son grand-père, décédé alors que lui-même était encore en bas âge. Il a fait partie d’une génération née avant la guerre, nourrie aux illustrés populaires et aux BD d’importation américaine, qui a contribué à l’essor de la production de journaux de bandes dessinées des années 50 aux années 80 - correspondant précisément à ce qu’on a surnommé les Trente Glorieuses.

Gerald Forton, qui se qualifiait souvent avec ironie de « mercenaire de l’illustration » avait travaillé pour tous les éditeurs et il fit partie des recordmen du nombre de planches publiées (on a évoqué le chiffre de plus de 10 000 pages publiées, entre 1950 et 2015… !).
On l’a retrouvé dès 1950 dans Zorro, Jim Cartouche, et divers titres où il proposait de courts récits westerns plus ou moins inspirés de ses influences dans ce domaine, et principalement  le « Red Ryder » de Fred Harman.

Milton Caniff fut une autre influence, notamment pour son approche de l’encrage. 
 
 
Ci-contre : "Red Ryder" de Fred Harman eut une énorme influence sur la manière dont Forton imaginera le personnage de Teddy Ted.
 

Et c’est ainsi qu’il se retrouva en 1950 dans les pages du premier « petit format » français, 34 Camera, des éditions Vaillant. Ce « galop d’essai », au trait déjà affirmé mais qui se cherchait encore, lui permettra de perfectionner sa technique et nouer des relations avec l’équipe des éditions Vaillant.

 
Ci-dessous : la première planche de ce récit de "loup de mer" (34 Caméra n°35, sept. 1950) - l'un des thèmes qu'il aimera souvent traiter.
 

Je ne vais pas ici évoquer tout son travail pour les divers éditeurs de la pesse jeunesse ou adulte, mais notons tout de même que sa carrière débute essentiellement depuis la Belgique (il illustra quelques épisodes des « histoires de l’Oncle Paul » dans Spirou, où il se lia avec J-Michel Charlier avec lequel il créera le personne de baroudeur Kim Devil, et participera aux revues Moustique ou Bonnes soirées, et aussi Risque-tout, où il créera le personnage Alain Cardan, avec Yvan Delporte).

Si son véritable grand succès BD dans l’édition reste Bob Morane (dont il reprend le dessin pour 14 épisodes, à partir de 1962), c’est aux éditions Vaillant qu’il perfectionnera sa technique et sa capacité à produire rapidement de nombreuses planches de BD de belle facture. 
Il dessinera (et souvent, scénarisera lui-même) de multiples récits courts, surtout des westerns, dans l’hebdomadaire. Durant l'été 1958, il crée "Dynamite rousse" (une histoire policière), puis on lui propose de reprendre également la série "Jacques Flash". Ce personnage de journaliste-détective lui permet d’explorer là encore un graphisme très inspiré des « strips » de séries policières américaines, transposées dans Paris et sa banlieue. Roger Lécureux étant trop pris, c’est le jeune rédacteur Georges Rieu qui en assure le scénario pour 3 épisodes et quelques nouvelles.
 
C’est ce dernier qui encouragera Roger Lécureux à employer Gerald Forton pour une reprise de Teddy Ted, série lancée l’année précédente par Jacques Kamb (au scénario) et Francisco Hidalgo (alias Yves Roy). Lécureux avait déjà été séduit par ce dessin si « américain » et ses récits western. C’était l’âge d’or de ce genre de récits.

A partir de 1964, Forton se lancera dans l’aventure Teddy Ted, qui durera 11 ans. 

L'un des attraits de la série Teddy Ted, c'était bien sûr le goût de Forton pour l'ambiance western et le souci du détail, dès qu'il s'agissait de dessiner des chevaux et leur cavalier.
« Graphiquement, Lécureux m’avait laissé carte blanche : je pouvais faire Teddy Ted tel que je l’imaginais. D’ailleurs je n’avais jamais vu la version précédente, et j’ai découvert ensuite que ce personnage était plus jeune que le mien. En fait, Lécureux me l’avait présenté comme s’il s’agissait d’une création, alors je suis parti sur l’idée que je m’en faisais, inspirée à la fois de Red Ryder et de cow-boys vus au cinéma » (Extrait d’entretien en 2010)
 
Teddy Ted sera un personnage d’aventures très populaire quand Vaillant deviendra Pif-Gadget. Il aura même droit à sa publication trimestrielle (à l’instar de Rahan et Dr Justice) reprenant les récits publiés dans Pif.
On reconnaîtra, au fil des épisodes brillamment scénarisés par Lécureux, d’innombrables emprunts à des scènes ou ressorts dramatiques des classiques du western dans le cinéma des années 40 à 60 (par John Ford, Delmer Dawes, Anthony Mann, etc.) qu’il ne manquait jamais, dans les cinémas de son quartier. Mais le western "classique" perd son public au début des années 70. Et Roger Lécureux en avait déjà recyclé toutes les péripéties possibles et imaginables. 
La vogue du western italien et l’arrivée du Blueberry dessiné par Gir condamnaient en quelque sorte Teddy Ted à un rôle très subalterne, un peu poussiéreux…
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Changement de cap : les séries TV envahissent les pages des journaux de BD...

La série Teddy Ted s’interrompt brutalement à la fin de l'année 1974.
Le journal propose alors à Gerald Forton d’adapter le néo-western, mélange de James Bond et d’inspirations psychédéliques, qui était devenu LA série TV préférées des jeunes lecteurs de 1975 : Les Mystères de l’Ouest.
Gerald Forton s’inspire de photos promotionnelles de la CBS (diffuseur gérant les droits d’adaptation) pour reprendre les traits des acteurs (mettant à profit ses études dans le portrait) pour produire, en tous cas au début, une version BD très convaincante de la série. Malheureusement, l’obligation de boucler les histoires en 10 ou 12 planches et les scénarios un peu succincts de Jean Sanitas n’aident pas la série à se déployer. 
Gerald Forton avoue avoir parfois fait du « remplissage » sur certaines planches et on sent alors que l’inspiration s’étiole. Le passage à la couleur n’aide pas, car le coloriste de Pif-Gadget qui s’occupe de la série bâcle les planches des Mystères de l’Ouest, dont certaines deviennent presque illisibles graphiquement.


La série Les Mystères de l'Ouest s'interrompt au printemps 1976. Gerald n’a alors plus de commandes de Pif-Gadget.
Il se tournera vers d’autres publications, notamment Trio (le journal des Pieds Nickelés) où il créera la série médiévale Yvain de Kanhéric avec Raymond Maric, puis vers le mensuel Télé-Junior de Franklin Loufrani.
Avec ce dernier, il se retrouvera à reprendre sa version des Mystères de l’Ouest (dont il assurera cette fois le scénario) pour des épisodes assez anecdotiques (récits en seulement 8 planches !), mais aussi diverses séries de super-héros de Marvel, et notamment Spider-Man. D’ailleurs, cette version de l’homme-araignée est souvent considérée comme la meilleure, graphiquement, parmi celles qui ne furent pas publiées sur le sol américain.


Je n’évoquerai pas ici toutes ses autres séries, ni ses travaux dans le storyboarding au cinéma, etc. 
Mais je citerai tout de même quelques-unes d'entre elles, qui apportent un autre éclairage sur sa production. Aux États-Unis, il sera mis à contribution pour divers "comics". Il côtoiera brièvement l'équipe de Marvel, puis celle de DC Comics. Avec ces derniers il reprendra brièvement le super-héros Black Lighting, puis la série de "western fantasy" assez populaire outre-Atlantique, intitulée Jonah Hex. Mais il n'en dessinera finalement que 2 épisodes. Cette série avait l'avantage pour lui de le maintenir dans un univers graphique peuplé de chevaux et de figures classiques du western, même s'il était mâtiné de fantastique.
 

En Europe, il travaillera au cours des 10 dernières années pour les éditions Hibou, en particulier.
Il créera ainsi avec Rémy Gallart la série de polars Dan Geronimo qui tentait de renouer avec les ambiances classiques de comics américains. 4 albums, en moyen format, seront publiés.
Côté western, il créera Ed Logan pour l'éditeur Alain Beaulet.
Mais évidemment, ces différentes publications n'auront pas l'écho ni la notoriété de ses bandes les plus connues, même si elles susciteront l'intérêt et le respect de ses fans.
Revenons un instant sur sa passion graphique pour les chevaux...
Ses premiers vrais succès, rémunérateurs (Bob Morane, puis Teddy Ted) lui avaient permis dans les années 60 d’acquérir une propriété dans le Sud-Ouest, avec un petit haras. Il en avait fait le « ranch de la Bourriette ».  (Lire plus loin les circonstances de cette acquisition.)
« Lorsque nous voyions arriver ses planches, avec le nom du ranch dans l’adresse d’expédition, ça nous faisait rêver. Et quand Forton passait à la rédaction - ce qui était assez rare - on voyait débarquer un vrai cow-boy ! »
(Richard Médioni, interview de 2010)
 
Une anecdote peu connue :
Au milieu des années 60, lorsque Vaillant allait devenir Le Journal de Pif, et Georges Rieu son rédacteur en chef, les finances étaient précaires.
Or, il fallait proposer des innovations, investir dans la communication.

Comme Rieu s’était bien entendu avec Gerald Forton (quand ils travaillaient ensemble sur Jacques Flash, ou au moment de la reprise de Teddy Ted), il lui avait demandé s’il accepterait une diminution temporaire des rémunérations pour ses planches, en attendant que la situation financière soit stabilisée. Ce à quoi Gerald - qui connaissait à cette époque une situation florissante avec le succès de ses Bob Morane - proposa de ne pas être payé du tout pour le récit à venir (« Il fait chaud à Wichita », publié en mini-album supplément du numéro de Noël 1964). Georges Rieu devenu rédacteur en chef en 1965, fit effectuer un paiement pour l'ensemble, assorti d’une prime, afin de le remercier pour sa confiance. Cela permit à Gerald de boucler son financement pour acquérir une ferme dans la région de Castres, où il entreprit de créer un petit haras (le fameux "ranch de la Bouriette") et réaliser ainsi son vieux rêve de propriétaire de chevaux... grâce à Teddy Ted.
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« Dans les académies d’art, on apprenait souvent l’anatomie du cheval avant l’anatomie humaine. Les articulations sont les mêmes. Et de mon côté, je n’ai jamais cessé d’observer et croquer les chevaux de ma propriété, jusqu’à être capable de dessiner de mémoire un cheval dans toutes ses attitudes et sous tous les angles, à main levée. » 
(Gerald Forton, entretien 2012
)

En 1978, Gerald chercha un temps à se renouveler totalement dans ce domaine. L'occasion lui en fut donnée dans le journal Tintin, où il proposa une série aussi originale qu'éphémère, dont le dessin lorgnait plus du côté comique que du réalisme habituel. Elle s'intitulait Des chevaux et des hommes.
 
Du reste, cette tentative de changer de direction et s'essayer à un graphisme à mi-chemin entre le western classique et le comique qui évoquait vaguement l'esprit de Mad Magazine revint à lui lorsqu'il eut l'idée de reprendre dans ce style le Bibi Fricotin de son grand-père, dont il réalisa qu'il avait hérité des droits. Le quotidien L'Orne Hebdo en prépublia même la seconde aventure à partir de 2018. 
 
Dans les récits de Gerald Forton, le cheval est omniprésent : on les retrouve évidemment dans ses westerns, mais aussi les récits de chevalerie, et même chez Bob Morane (« L’épée du paladin » ou "La vallée des crotales", notamment) ! Et lorsque les scénarios des Mystères de l’Ouest manquent d’intérêt, il en profite pour rajouter quelques chevauchées avec James West et Artemus Gordon !

Cette passion équestre était-elle un héritage familial ?
On peut se poser la question, lorsqu’on sait que son grand-père Louis Forton fut jockey et s’improvisant propriétaire de chevaux. Cette mauvaise expérience dans le domaine équestre l’avait amené à changer de « dada » et se mettre à l’illustration. Bien lui en prit, puisqu’il créa ensuite les Pieds Nickelés !
Autre occasion pour Gerald d'intégrer des chevaux dans une reprise de série TV pour Télé-Junior : le fameux Thierry la fronde, qui avait fait le bonheur des baby-boomers ! ;-)


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Durant ces quinze dernières années, la situation économique des dessinateurs « classiques » tels que Gerald s’est rapidement dégradée. La révolution numérique et le changement de générations a éloigné les nouveaux lecteurs de ce type de récits. Les anciens lecteurs sont encore séduits par des rééditions, parfois, mais le dessinateur n’en profite pas vraiment.

Revival de Teddy Ted : un rendez-vous (à moitié) manqué.
Gerald s’est retrouvé dans une position assez paradoxale : il était en mesure de reprendre une série autrefois populaire (Teddy Ted) mais sans en exploiter les personnages. En effet, si le personnage-titre fut créé à l’origine par Jacques Kamb (ce dernier ayant de son vivant donné sa bénédiction pour de futures reprises), il n’en était pas de même pour les personnages périphériques, indispensables au récit. Ainsi, le coéquipier de Teddy Ted, « L’Apache », qui fascinait les lecteurs et ouvrait de nombreuses possibilités, restait la propriété exclusive de la famille Lécureux, et aucun accord ne put être trouvé pour une relance dans une formule économiquement viable en petit tirage.
 
De ce fait, Gerald dut composer avec peu d’éléments et ne trouva pas l’inspiration pour développer des récits de son cow-boy de prédilection. (Deux albums très courts et peu connvaincants, dont il assurera lui-même le scénario, et une collaboration autour d’un Teddy Ted vieillissant  - 1899 Deadstone, ambitieux récit sur deux époques, créé avec Philippe Cottarel, chez l'éditeur Hibou - constitueront les dernières apparitions du héros).

On le voit ci-dessous présentant son album Solène en 2012 (Éditions Hibou).
Malheureusement, le caractère trop anecdotique de cette reprise personnelle de Teddy Ted, qui eût mérité l'apport d'un scénariste, ne permit pas à l'époque de relancer réellement le personnage.


Les anciens lecteurs de Pif-Gadget purent néanmoins se rabattre sur les rééditions des aventures de Teddy Ted (à partir de scans de pages publiées, à défaut d'originaux) aux habituelles éditions Taupinambour, pour ce type de petits tirages.

Ci-dessous
: Gerald et quelques planches originales de Teddy Ted et Les Mystères de l'Ouest, en 2014.
 

Dernier rendez-vous (manqué) avec Pif-Gadget.
En 2008, alors que Pif-Gadget est de retour dans les kiosques depuis 4 ans sous forme mensuelle, François Corteggiani prend contact avec Gerald Forton pour lui proposer un nouveau récit BD destiné au journal. Ce sera Slocum, histoire d'aventures à l'ambiance rétro et mettant en scène un "loup de mer" - qui d'une certaine manière renouait avec les débuts de Gerald aux éditions Vaillant, 58 ans plus tôt (voir plus haut).
Mais voilà : le journal est en faillite et le numéro qui devait lancer ce héros ne paraîtra pas.
Gerald en termine l'encrage pour que François Corteggiani puisse partager ce récit dans un recueil intitulé RIP-Gadget, au printemps 2009...

Un avant-goût des années à venir...?

Rencontres avec l'homme de l'Ouest

Gerald Forton vivait depuis la fin des années 70 aux Etats-Unis.
Il travailla pendant un temps sur la côte Est (pour des éditeurs de comics), puis s’installa rapidement en Californie. Depuis près de 20 ans, il possédait un ranch à Apple Valley et passait la moitié de son temps à s’occuper de ses chevaux. 

Les lecteurs français et belges ont pu le croiser à maintes reprises lors de ses apparitions pour des salons BD ou tournées de dédicaces via le Club Bob Morane ou bien auprès de l’éditeur Hibou, notamment.
Il y a 13 ans, à l’occasion de l’un de ses passages, j’avais pu lier connaissance et en profiter pour l’nterviewer à plusieurs reprises.
Exercice compliqué : Gerald était une personnalité plutôt taciturne et peu prolixe. Même s’il ne voyait pas d’inconvénient à évoquer ses inspirations, il ne fallait pas lui demander de s’épancher sur sa carrière, les noms ou dates pertinentes ou les tenants et aboutissants de telle ou telle situation ! Ses réponses généralement laconiques laissaient souvent l’interlocuteur perplexe, ou en suspens... En revanche, on pouvait indéfiniment lui parler de chevaux, de musiques dixieland ou blues, ou d’anecdotes de la vie américaine.
Mais derrière le vernis du cow-boy solitaire et endurci, une certaine mélancolie pointait.
À force de travailler à la manière d’un « gun for hire » (mercenaire) de la BD, il n’avait jamais pu laisser sa marque et créer "son" personnage, ou "sa" série. (Cela aurait bien pu se produire avec Teddy Ted, qu'il affectionnait beaucoup, si la rédaction du journal n'y avait mis fin).

L'ancien lecteur de Pif et fan du trait de Gerald rencontre enfin le dessinateur...

Son fils, né aux Etats-Unis dans les années 80, ignorait presque tout de sa carrière européenne.
Certains petits films réalisés à l'occasion de ces rencontres avaient parfois permis à Gerald de lui montrer un pan de sa carrière européenne...

Depuis une quinzaine d’années, on croisait Gerald Forton au gré de salons (notamment Angers BD, puis les rencontres BD à Bruxelles et évidemment les diverses manifestations autour de Bob Morane, ainsi que de rares expéditions à Paris).
Les anciens lecteurs étaient toujours très impressionnés par cet homme au chapeau et cravate de cow-boy (récemment il aimait arborer aussi un look de personnage de série noire !), capable de croquer un cheval et son cavalier à main levée en 8 min chrono. Les lecteurs de Bob Morane ou Teddy Ted étaient émus de retrouver leurs personnages sous son crayon et osaient à peine lui parler. (Voir plus loin)

À partir de notre première rencontre en 2008, et jusqu'à ces dernières années, Gerald Forton s'était prêté à plusieurs reprises à l'exercice de l'interview, à quelques séances de photos, et bien que revenir sur le passé ne lui était pas un exercice de prédilection, il me livrait de temps en temps une anecdote par mail, et surtout il participait à sa manière, d'un dessin pour le projet ou d'une dédicace pour un lecteur, à nous soutenir même de loin. (Un exemple, plus loin.)

On peut dire qu'il nous aura accompagnés discrètement jusqu'au bout.

Les derniers échanges dataient de cet automne. L'actualité politique aux USA (après 4 années de Trump...) et les épisodes de climat extrême en Californie le déprimaient. Son état de santé s'était récemment fragilisé et il se rendait compte qu'il ne pourrait vraisemblablement plus voyager en Europe, ce qui contribuait à l'accélération du mal qui allait l'emporter.
Il était, après la disparition d’André Chéret, l’un des derniers « grands anciens » de la BD populaire franco-belge d'aventures, et singulièrement de l'univers Vaillant et Pif, ayant connu l’âge d’or des publications jeunesse.

So long, cow-boy…
Jean-Luc Muller
(Remerciements tout particuliers à Gérard Boiron)

Photo de Gerald sur son cheval © 2010 Amélie Boiron
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Le petit film-souvenir :
Gerald Forton et la passion des chevaux.


Puisque vous avez eu la patience de lire tout ce dossier, rédigé quelques jours après la disparition de Gerald (car j'étais alors indisponible durant 4 jours), je vous propose de retrouver le dessinateur au fil d'extraits d'entretiens et de la captation d'une journée de dédicaces, le tout agrémenté d'images dans son ranch. Ce montage avait été réalisé à l'intention de Gerald, à l'occasion de son 90ème anniversaire, le 10 avril dernier.
Encore merci à Amélie Boiron, qui m'avait confié ses images californiennes il y a quelques années pour mon documentaire consacré à Gerald - lequel fera l'objet d'une version complétée prochainement).

Pour le visionner, il faut cliquer sur l'image composite ci-dessous :

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Quelques souvenirs de Gerald en images :
Toile acrylique - Gerald Forton      Coll. particulière



Jour du poisson...

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Après de longs mois sans publication sur ce blog, il fallait bien trouver un jour spécial (dans cette actualité assez sinistre) pour se remettre en train.
Voici donc - en attendant de prochaines publications et infos qui devraient vous faire très plaisir - un mini florilège très poissonnier, puisque ces documents ont en commun de concerner la date du 1er avril...

Ils ont été nettoyés et souvent optimisés, pour un plus grand plaisir de lecture sur écran. ;-)
À très bientôt !

 

On pêchait quelques jolis specimens poissonniers en couverture de Vaillant, au fil des années...


Et lorsque le titre est devenu Vaillant le Journal de Pif, le fameux poisson se pêchait toujours en première page :

Dans ce même numéro (de 1965), un certain Kalkus, alirs Mandryka, proposait sa version du... concombre du 1er avril :

Un peu plus tard, en 1968, Pif remettait ça (bande de début et de fin de récit remontées ici ensemble pour gagner de la place) :

Et dans ce même numéro, Maurice Biraud (associé au facéties de Pif en 1967-68) proposait quelques anecdotes, illustrées par Jacques KAMB. (Remontage sur 1 page pour vous, amis lecteurs, avec également un petit coup d'amélioration des couleurs ! - merci de citer ce blog si l'envie vous prend d'en partager les images !) :

Avec l'arrivée de la formule Pif-Gadget, on se disait que forcément, le 1er avril serait bien fêté... et ce fut le cas en 1970, grâce à Jean Cézard :

... et toujours avec Cézard, dans le courrier des lecteurs de 1974 :

Mais attention ! Un poisson peut en cacher un autre...

Par exemple, sachez que ce gadget de Pif de 1970... fut proposé aux lecteurs en... septembre ! :


 










Souvenirs de l'ami NICOLAOU...

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Jacques Nicolaou  -  1930 - 2022

Le papa adoptif de Placid et Muzo (depuis 1958) nous a quittés le 30 mai.

Par un coup du sort - ou un ultime gag du destin - le très long article illustré prévu pour cette page a été effacé avant qu'on puisse le publier, dans le crash de l'ordinateur qui le contenait...

Cette page sera modifiée dans quelques jours (le temps de récupérer des informations sur des sauvegardes externes).
En attendant, nous souhaitions adresser nos pensées à sa fille Béatrice, présente auprès de lui jusqu'à la fin. Bien des souvenirs nous liaient à son père, et notamment un week-end à Bourgoin-Jailleu en 2010, ou une mémorable journée en son honneur, dans sa ville de St-Georges-de-Didonne, en 2012.

Il y eut aussi sa participation, pour la première fois, au festival BD d'Angoulême en 2013 et la nouvelle d'un musée éphémère dans sa ville l'an dernier, dont nous avons appris qu'il sera déplacé et rendu pérenne d'ici la fin de l'année.

Un grand dossier autour de Jacques Nicolaou, avec un dernier entretien réalisé l'an dernier et de nombreux documents et souvenirs, était prévu pour une parution cet automne. Il ne le verra pas, mais eut le plaisir d'en découvrir quelques extraits et notamment ce visuel, en haut de la page, créé également sous forme de carte souvenir à son intention.

Adieu Jacques, le plus discret des dessinateurs BD, que le manque de prétention avait par contraste rendu d'autant plus sympathique auprès de ses anciens lecteurs, dont Placid et Muzo firent partie de leurs toutes premières lectures d'enfance.




Pif et la révolution de 1789

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 À l'occasion de cette fête annuelle du 14 juillet, l'idée est venue de partager avec tout le monde un petit dossier et un entretien exclusif sur le sujet, mais à travers Pif.

Plus précisément, le souvenir d'une vaste campagne du journal Pif-Gadget à l'occasion du bicentenaire de la Révolution Française avait donné lieu à une rencontre avec celui qui en fut le rédacteur en chef à l'époque, Claude Bardavid.
Et le petit film qui en fut tiré il y a quelques années, à l'attention des abonnés de ce projet patrimonial sur le journal en question... a donné envie non seulement de compléter et enrichir le dossier qui l'accompagnait... mais de rendre tout cela accessible à tous, exceptionnellement !

Vous m'avez suivi ? Oui ? Non ?

Peu importe.
Vous trouverez à la fin de cette page une image sur laquelle cliquer, pour accéder à la page de téléchargement du dossier en question, au format PDF et contenant le lien de visionnage de la vidéo.

Dans le film (qui dure un peu plus de 10 min) vous découvrirez comment s'était articulée l'opération Bicentenaire, et Claude Bardavid nous en montrera même quelques éléments de préparation de l'époque.

Et à travers le dossier à télécharger, vous pourrez revoir les images marquantes de cette campagne - qui s'était étalée sur 10 mois ! - et découvrir des images plus anciennes, telles qu'on les trouvait dans Vaillant ou Pif-Gadgetà l'occasion des célébrations du 14 juillet... durant plus d'un 1/2 siècle.

Ci-contre : un numéro qui a marqué, et dont vous découvrirez le gadget... animé. ;-)

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CLIQUEZ SUR CETTE IMAGE POUR
TÉLÉCHARGER GRATUITEMENT LE PDF !

 






Une gazette et un hommage...

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La OUF-GAZETTE... 

Une version gratuite, pour un hommage spécial.

Georges Rieu, disparu l'année dernière, fut l'un des grands artisans de la métamorphose du journal Vaillant pour en faire Pif-Gadget, c'est-à-dire une forme de révolution dans l'édition BD en France, mais peut-être plus encore au sein du groupe de presse dont ce journal était l'emblème jeunesse, et qui appartenait au Parti Communiste. 

Dans ce numéro, un dossier est consacré au parcours très singulier de Georges Rieu (arrivé au journal en 1957, pour en devenir rédacteur en chef en 1965, jusqu'à son départ en 1971).
Un autre grand dossier se penche - avec archives et nombreux documents - sur la métamorphose du journal entre 1960 et 1968, et surtout en 1965 quand il devint "le journal de Pif". Changement de maquette, de format, de contenu, de papier, de logo, de... tout !
Et tout cela intervenait dans un contexte social et politique également très mouvant, que ce dossier propose de revisiter.

Ce numéro est le plus important en pagination (94 pages dans sa version complète !), et nous vous proposons de le découvrir ici, dans une forme "light" (les images sont en basse définition, il manque 25 pages et de nombreux passages et les liens vidéo ne sont pas actifs). De cette manière, vous pourrez tout de même découvrir une partie de la biographie de Georges Rieu, et grappiller de nombreuses informations pour vous faire une idée du contenu de cette "gazette" !

Les années 60 et Pif... un moment très étonnant et une transition entre deux générations, passant du souvenir de l'après-guerre... à la pop-culture pour teenagers et la société de consommation !
1966 fut par exemple "l'année porte-clés", et la journal se mit à échafauder de nouvelles stratégies commerciales...
Côté BD, ce fut aussi l'arrivée de Gotlib et Mandryka, le retour des Pionniers de l'Espérance dans leurs premiers récits complets (format qui allait se pérenniser...), et un nouvel esprit, plus "en phase" avec la jeunesse de l'époque.
Mais le journal tenta de ne pas oublier ses "fondamentaux", même si ce fut parfois de manière surprenante. Nous racontons tout cela... et bien plus.

Pour obtenir cette version gratuite de la Ouf-Gazette, cliquez simplement sur son image en haut à droite, qui vous ouvrira la page de téléchargement !

LE FILM !

Chaque numéro de la gazette est associé à un petit film (documentaire, entretien, montage d'archives, etc...) qui est exclusif et inédit.
De nombreux films sont par ailleurs présentés accompagnés d'une fiche ou d'un petit dossier illustré (Hugo Pratt chez Pif, les début de Gotlib et Gai-Luron, l'histoire du 1er Pif-Gadget, la saga Zor et Mlouf, l'histoire du personnage de Dr JUSTICE, Les "Vaillants" et l'héritage résistant, les gadgets scientifiques de Pif, des rencontres et portraits de Gérald FORTON (Teddy Ted), André CHERET (Rahan) NORMA (Capitaine Apache), etc...)

Le film associé à cette gazette (qui donne d'ailleurs accès à d'autres clip vidéos) dure 16 minutes et on y retrouve Georges RIEU, Richard MEDIONI, Jacques KAMB, Marcel GOTLIB, Nikita MANDRYKA, et Christian GODARD raconter ce que fut cette grande transition des années 60 pour le journal.

Voici quelques images tirées du film accompagnant ce numéro-dossier (réservé aux abonnés) :

 
Il est toujours possible de s'abonner (recevoir les prochains numéros directement - complets et en haute résolution ! - et 2 numéros ou dossiers précédents au choix).

Vous pourrez aussi choisir de devenir un souscripteur à part entière du projet pour le soutenir - et recevoir en cadeau à la fin de l'année (si tout va bien !) la version papier de la Ouf-Gazette (en format hors-série 140 pages, avec des archives et entretiens inédits + des bonus).

Envoyez-nous pour cela un mail : pif-film@orange.fr


Il y a 40 ans, Arnal...

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Un triste jour de septembre 1982, les membres de la rédaction du journal Pif-Gadget apprenaient peu à peu la nouvelle de la disparition du créateur de Pif le chien, auquel ils devaient le nom du journal pour lequel ils travaillaient, mais aussi un certain état d'esprit graphique, et des personnages dont le point commun était la gentillesse, et une certaine rondeur graphique.
José Cabrero Arnal, auteur et illustrateur espagnol, réfugié en France à la Libération, rescapé des camps de Mauthausen, avait été accueilli par des camarades qui lui trouvèrent rapidement un travail que sa santé précaire lui permettait d'effectuer et prolongeait le début de sa carrière dans les illustrés espagnols : il dessinera pour des journaux français (en l’occurrence, ce sera L'Humanité), puis pour un illustré jeunesse (Vaillant) et d'autres titres ensuite.
On lui doit en France plusieurs personnages - toujours animaliers d'ailleurs - dont les premiers à connaître la notoriété seront Placid et Muzo, en première page de Vaillant. Pour le numéro de Pâques 1948 de L'Humanité-Dimanche, il créera le personnage de Pif le chien, sous forme de strip quotidien. Ce dernier rejoindra les pages de Vaillant pour Noël 1952 et ne quittera plus jamais le magazine, dont le nom empruntera progressivement celui de ce personnage, jusqu'à la création en février 1969 de la formule Pif et son Gadget Surprise, rebaptisé ensuite simplement Pif-Gadget.

La petite famille créé par Arnal autour de Pif le chien.

À la rentrée 1982, l'annonce de la disparition du créateur de Pif remua quelque peu le milieu de la presse BD, et les hommages fusèrent : on redécouvrit soudain l'importance qu'avait eue cet artiste discret mais indispensable, au parcours douloureux mais à la bonhomie restée intacte.
Et on se rendit compte aussi, avec étonnement, qu'il avait disparu précisément le jour de sa naissance, un 6 septembre. Comme s'il fallait absolument boucler la boucle, discrètement.

Dans 3 mois, un grand dossier sera consacré dans la Ouf-Gazette (des anciens lecteurs du journal) à José Cabrero Arnal et ses personnages. Aujourd'hui, nous avons choisi de lui rendre hommage à travers quelques souvenirs et archives.

Ci-dessus : l'annonce de la disparition d'Arnal dans L'Humanité-Dimanche début octobre 1982 (on y republiait le tout premier "strip" du personnage, datant d'avril 1948) et en-dessous l'une des photos de Jean Texier, tirée d'une série prise chez le dessinateur en 1974, et qui servira ensuite pour divers articles.

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Témoignages de ceux qui ont connu ou côtoyé Arnal, à l'époque où ils travaillaient dans le journal. (D'autres témoignages viendront les compléter pour un dossier de la Ouf-Gazette, à la fin de l'année) :

Arnal était à l'image de son personnage : Pif était un chien foncièrement gentil, malin, qui se retrouvait dans des situations absurdes, parfois en conflit contre l'autorité, et dont il devait se sortir en gardant le sourire. Comme lui, son auteur était un vrai "gentil".
Et quand il passait au journal, ce journal qui portait le nom de son personnage, Arnal donnait toujours l'impression de nous devoir quelque chose, alors qu'en définitive c'est nous qui lui devions tout.       

- Richard Medioni  (Arrivé à la rédaction du journal en janvier 1968 - Entretien de 2015)

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Ci-contre : Célèbre photo d'Arnal par Willy Ronis pour le journal Regards, en nov. 1948.
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Jean Ollivier m'avait appris la nouvelle en septembre 1982. Attristés, je me souviens que nous étions alors partis boire un verre à sa santé.
À l'époque, il ne passait plus au journal, mais je me souviens que Michel Motti (arrivé au journal fin 1969, et qui faisait partie des dessinateurs de Pif depuis 1974) en parlait souvent, car c'était quelqu'un qui l'avait marqué et avec lequel il ressentait un lien très fort. De mon côté, je n'avais pas eu l'occasion de croiser souvent Arnal, étant arrivé au journal un peu plus tard, mais l'image que je garde de lui, c'est celle d'un petit Monsieur discret, habillé en gris, avec un veston et une cravate. Ce qui m'avait marqué, c'était sa façon de fumer sa cigarette, à l'intérieur de la paume, comme s'il y avait un peu de honte à ça. Je me souviens aussi de sa voix, avec cet accent caractéristique.
Son style était très rond, et je le comparerais à quelqu'un comme Tezuka au Japon, pour le côté animalier et un trait doux et feutré. C'était un très très grand dessinateur.
Ses couvertures de
Roudoudou ou de Placid et Muzoétaient superbes, et méritent qu'il soit au Panthéon des illustrateurs.  

- François Corteggiani (Arrivé au journal fin 1973 - scénariste et dessinateur de Pif)

Strip-hommage à Arnal en 2018, qui était également le 1000ème dessiné par Corteggiani dans L'Humanité.

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Son dessin était tout en rondeur, c'était vraiment adorable. C'était un grand dessinateur et en voyant ce qu'il faisait à l'époque de Vaillant, je ne m'imaginais même pas réussir un jour à me hisser à un niveau comparable. Pour moi, Arnal, c'était la perfection. 

- Jacques Kamb  (Entretien en 2013)

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C'était vraiment un grand Monsieur, toujours gentil, très humble. Et alors, un coup de crayon et de pinceau vraiment épatants. C'était d'un niveau... Je peux dire que je lui dois tout, d'une certaine façon. Quand on m'a proposé de reprendre ses Placid et Muzo, il m'a encouragé, était toujours extrêmement sympathique, alors qu'il aurait pu me prendre de haut.
Il m'avait même proposé de m'offrir ses crayons, ses pinceaux... Je ne pouvais pas accepter, je ne me sentais pas à la hauteur, ça me gênait. Et chaque fois que je revois ses dessins, ses couvertures, etc., c'est vraiment parfait, il n'y a rien à redire, chapeau.
 

- Jacques Nicolaou (Entretien en 2012)


 Placid et Muzo par Arnal, en 1946.

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Je l'avais rencontré quand le journal m'avait proposé de travailler sur Pif (en alternance avec Louis Cance). C'était un Monsieur très gentil, sans aucune espèce d'égo.Il était très effacé et pouvait même passer quasi inaperçu. Il menait une vie simple, allait revoir ses copains quand il le pouvait, et parmi eux d'ailleurs quelques anciens camarades de l'époque de sa captivité. Sa santé était restée très fragile, mais il se sentait mieux quand il passait à l'atelier, ou qu'on allait prendre un verre. Il me donnait des conseils qui étaient toujours très précis, logiques, et je prenais des notes qui m'ont beaucoup servi pour m'améliorer. Je l'ai côtoyé de cette manière une vingtaine de fois, peut-être, et quelque fois aussi chez lui.
Je trouve que le journal ne l'a pas traité correctement, et en tous cas pas à la hauteur de ce qu'il représentait. On travaillait quand même dans un journal qui portait le nom de son personnage !
 

- Yannick (qui reprit en alternance le dessin de Pif à partir de 1969, puis connut le succès grâce à Hercule)

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Annonce pour la sortie de l'ouvrage Une vie de Pif, sous la direction de René Moreu, en octobre 1983.

Quand j’ai appris la mort d’Arnal, cela faisait un long moment, peut-être deux ou trois ans, que nous n’avions plus vraiment de nouvelles de lui. Il semblait couler une retraite à peu près paisible, après une vie très mouvementée.
Mais rétrospectivement, pour moi, après quarante ans, le sentiment qui domine c’est une succession de regrets. Je suis d’ailleurs en train d’écrire un texte à ce sujet.
Il y a notamment le regret de ne pas l’avoir mieux connu et plus sollicité. C’était un grand timide, et nous n’avions pas le désir de le bousculer. Mais j’aurais tant aimé avoir partagé plus de conversations, plus d’échanges de connaissances car pour nous (à la rédaction, et aussi pour les auteurs), c’était un peu notre père spirituel, au fond. J’avais eu la chance de me rendre chez lui et découvrir l’artiste dans son environnement.
Quand on pense au calvaire de sa jeunesse, le franquisme, les camps en déportation, et de l’imaginer à la sortie de Mauthausen, dans le dénuement le plus total, et pourtant plein de créativité et d’envie de vivre... Il n’en parlait jamais et je peux te dire qu’au journal, très peu savaient ce qu’il avait vécu. C’est le syndrôme partagé par beaucoup de rescapés, qui ne veulent pas ressasser et préfèrent se tourner vers l’avenir.

Quand il est mort, le journal a évidemment fait ce qu’il fallait, a conçu un numéro en son honneur, etc. Le choc était très grand et nous réalisions combien nous lui devions. Je pense d’ailleurs qu’on n’a pas fini de réévaluer sa place dans le monde de la BD et de l’illustration.
Et si je devais résumer son style ou son trait, je dirais qu’on y retrouve de la rondeur et de la gentillesse, pas une trace d’agressivité, même lorsqu’il dessine un personnage de policier. D’ailleurs, son père avait fait partie de la Guardia Civil (avec sabre au ceinturon, etc.) ce qui est assez étonnant si on y pense.
D’un mot, je dirai que son dessin traduisait toute sa bienveillance.

- Claude Bardavid  (Arrivé à la rédaction du journal en 1972)

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Le journal avait concocté un numéro spécial en hommage à Arnal, qui parut en janvier 1983. On y trouvait notamment ces deux pages, qui résumaient un peu le sentiment général à l'époque. (Il y avait également une courte biographie, des hommages en BD, etc...) :



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Toute la tendresse d'Arnal, qui s'exprimait toujours poétiquement à travers son bestiaire, avec cette illustration pour le journal Roudoudou :


Ci-dessous : dessin destiné à Pif-Gadget par l'italien Giorgio Cavazzano, en 1989.
Il y dessinait Arnal face à un Pif "new look", avec une référence directe à sa généalogie en présentant son ancêtre espagnol Top - que l'on considère assez généralement comme le "papa" de Pif le chien :
En 1980, Arnal avait écrit et dessiné un récit fantasmé, le dernier de sa carrière d'auteur de bandes dessinées. Destiné à l'Almanach de l'Humanité, il avait un caractère très autobiographique, comme un songe éveillé au pays de la BD. Il y croisait même... Mandrake !
Le dernier dessin de ce récit (qui, pour des raisons de retards postaux, ne fut pas publié à l'époque et resta même inédit à la mort d'Arnal !) c'était Arnal lui-même... et cet autoportrait avec sa signature représente sans doute le point final et le tout dernier dessin de sa carrière...

Pour mieux connaître le parcours de José Cabrero Arnal, il existe cet ouvrage qui est un peu la biographie définitive, permettant au passage de découvrir également l'étendue de son travail en Espagne, avant la guerre.
Il est écrit par Philippe Guillen, qui y fait œuvre d'historien :



François Corteggiani, 1953-2022

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Il est souvent question dans ces pages de la disparition d'un auteur ayant travaillé pour le journal, qui nous a marqués, que nous apprécions, etc.
Bien souvent, celui qui m'appelait pour m'apprendre la triste nouvelle (ce fut le cas l'an dernier pour Mandryka, par exemple), c'était François Corteggiani.
Je n'aurais jamais imaginé qu'il s'en irait soudainement, le jour de son anniversaire (21 septembre, début de l'automne), à l'âge de 69 ans à peine, et que nous nous retrouverions tous à évoquer sa disparition... à lui... :-(

Je vais simplement reprendre plus loin le texte posté sur Facebook aujourd'hui.
Il y aura des hommages très nombreux, car Corteggiani était réellement le "monstre" de la BD populaire, qui avait connu à peu près tous les grands auteurs, avant d'en devenir un à son tour, et faisant participer un très grand nombre de dessinateurs à ses diverses créations ou reprises. Quand on pense qu'il reprenait depuis de nombreuses années le scénario de séries aussi célèbres que Jonathan Cartland, Guy Lefranc, Blueberry...
C'est dire à quel point il vient de laisser un grand vide.

Il avait même réussi à écrire un album des Pieds Nickelés, il y a 8 ans, avec son ami Herlé au dessin, et ils préparaient un second album prévu pour l'année prochaine, mais qui ne verra pas le jour. Voici celui qui était sorti en 2013.

Il y a 2 ans, il avait eu le plaisir d'éditer lui-même, dans un bel album, l'intégrale de sa série pour Pif-Gadget, Pastis (nous en avions fait la promo alors), qui était indirectement un hommage à son grand frère archéologue. Ce dernier s'était éteint en début d'année.


Son, caractère entier, parfois emporté, dissimulait une vraie générosité et sa carapace d'auteur solitaire cachait mal son plaisir d'être (bien) entouré. La création de son "Bistro-BD"était peut-être la manière qu'il avait trouvé de créer ce grand moment de convivialité indispensable.
Voici le lien pour parcourir l'article illustré (et le film de l'événement) à l'occasion de l'édition 2013 de son "Bistro-BD". Ce jour-là, François fêtait aussi ses 60 ans :

http://mandrake-de-paris.blogspot.com/2014/03/bistro-bd-dedicaces-au-soleil.html

Il est tout de même troublant, pour ne pas dire plus, que l'auteur qui avait repris le scénario du Pif d'Arnal fasse exactement comme ce dernier, et "choisisse" de nous quitter précisément le jour de son anniversaire. Il aimerait certainement cette info paradoxale et la partagera à coup sûr avec son ami Mandryka, quand il le retrouvera.

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Facebook - 21 septembre 2022 - 13h

C'est complètement hallucinant...
On souhaitait son anniversaire hier à François Corteggiani (qui fêtait ses 69 ans) et ce matin on apprend sa disparition.
Dans 10 jours doit se tenir le Bistro-BD qu'il avait créé à Carpentras et qui était la réunion la plus conviviale possible d'auteurs de BD et de lecteurs, sous le soleil provençal...
C'était (incroyable de parler de lui à l'imparfait...) un pilier de la BD franco-belge (mais aussi italienne !), le scénariste d'innombrables séries (La jeunesse de Blueberry, Lefranc, mais une infinité de bandes dans tous les registres - il avait même repris les Pieds Nickelés, dessinés par son ami Herlé). Ceux de ma génération se souviennent évidemment de sa reprise du personnage de Pif dans le journal éponyme (dont il fut le rédacteur en chef BD dans les années 2000, lui qui avait passé une bonne quinzaine d'années au journal à partir de 1973). Et depuis 2011 il était l'auteur des fameux "strips" de Pif le chien dans le journal qui avait vu la naissance du personnage en 1948 : L'Humanité.

(Ci-dessous, son 1000ème strip, hommage à Arnal :)


C'était un interlocuteur toujours passionné, animé, fondu de BD, collectionneur invétéré, qui emplissait l'espace physique et sonore, qui était devenu la centrale atomique de la BD populaire, connaissant et fréquentant tous les auteurs, lui qui avait également constitué un véritable réseau avec les dessinateurs italiens, lesquels avaient grâce à lui fait partie de l'aventure Pif, notamment.
Quel que soit le projet BD qui voyait le jour, non seulement François était le premier au courant... mais bien souvent il en faisait partie, ou avait été consulté avant sa mise en chantier.
Le nombre d'auteurs de la génération "post-Pif" qui lui doivent quelque chose est proprement incroyable.
Il m'avait permis de rencontrer les auteurs de son Bistro BD, et nouer quelques amitiés. Je me souviens d'ailleurs que la dernière fois que Mandryka s'était vraiment bien amusé à signer des dessins, c'était là-bas. (Et quand Nikita est mort l'an dernier, subitement, François ne s'en était pas remis).

Les voici en 2013, à Paris, s'amusant comme des sales gosses, en fin de repas :


Et c'est grâce à lui que j'avais pu interviewer le grand Cavazzano.
On reparlait de tout ça au téléphone il y a 2 semaines à peine. J'ai appris qu'il s'est éteint, assez brusquement, à la fin d'un beau repas et entouré de sa famille et ses amis, venus fêter son anniversaire. Je suis certain qu'il n'aurait pas imaginé son départ autrement, mais évidemment quelques décennies plus tard...
Encore sous le choc, je partage une photo prise il y a 12 ans, et qu'il aimait bien (je l'avais alors surnommé "l'Orson Welles des p'tits Mickeys"), et plus bas une autre pour l'édition 2015 du Bistro-BD.
 
Toutes mes pensées à ses deux fils, Baptiste et Timothée, qui vont devoir reprendre la baraque, ce qui va être très lourd et compliqué.
(Baptiste travaillait avec François sous le pseudo Bonaventure, et assurait entre autres les couleurs du Pif dessiné par son père).

Ciao, l'ami François.

Jean-Luc Muller - 22-09-2022

Ci-dessous : montage à partir d'une photo prise à la rédaction de Pif-Gadget à la fin des années 70. On y reconnaît Jacques KAMB (derrière l'enfant), le rédacteur Claude BARDAVID, André CHERET (au centre) et derrière lui, la tête qui dépasse est celle de François CORTEGGIANI :


 Épuisés, après une longue journée, non-stop, de Bistro-BD en septembre 2013 :

François Corteggiani au travail sur un strip de Pif le chien, en 2012 :

L'expo Nicolaou et son album-souvenir

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Je devais évoquer il y a quelques semaines cette expo et la publication de ce joli album-catalogue biographique.
Mais sans pouvoir au minimum donner une adresse pour se procurer ce dernier, je risquais de me retrouver confronté à d'incessantes demandes ("À qui s'adresser ?" ; "
Comment faire pour le commander ?") pour lesquelles je n'avais pas de réponse !

Ouf, j'ai fini par obtenir les infos essentielles (voir en fin d'article).

Et puis, le brusque décès de François Corteggiani (article précédent) a bouleversé le petit monde de Pif et de ses anciens lecteurs...

Concernant l'expo elle-même, qui se tient (jusqu'au 30 octobre, et peut-être au-delà, mais je n'ai pas d'info pertinente à ce sujet), l'idée en avait été lancée il y a 2 ans, puis concrétisée partiellement l'an dernier, avant que l'Office du Tourisme de St-Georges de Didonne, où Jacques Nicolaou résidait depuis la fin des années 70, décide de lui ouvrir tout un étage. L'expo est gratuite et ouverte à tous, faut-il préciser.

- > article sur l'ouverture de l'expo, ici

La propre fille de Jacques, Béatrice, a fourni archives, planches originales, dessins, aquarelles, photos, etc., pour que cette expo rende compte de la somme de travail accumulée par son père. Ci-dessous, quelques images de l'expo :



(Ci-contre, Béatrice avec son papa, dans les années 80 : photo tirée de l'album-souvenir)

Il fallait que cette expo, si modeste soit-elle, ait un catalogue ou a minima un album-souvenir qui soit à l'image du père adoptif de Placid et Muzo, et géniteur de Tib, Mecton, etc.
Paul-Louis Bouchet s'y est attelé et il a créé pour la Ville, avec sa petit maison d'édition Bonne Anse, un très joli recueil broché de 36 pages, à la manière d'un album de BD, qui retrace le parcours de Jacques Nicolaou, agrémenté de photos de jeunesse inédites, de gags, illustrations, et diverses archives familiales.
Il est mimi, rétro, bucolique... enfin bref, il ressemble beaucoup à son sujet ! Et il a été conçu en un temps record.



Un "must" pour tout ancien lecteur de Pif-Gadget... surtout s'il est un brin collectionneur !

Ci-dessus : vue de l'expo à l'étage, mêlant agrandissements de gags et illustrations, panneaux biograpiques, peintures de Jacques Nicolaou (acryliques) et souvenirs de l'époque Pif-Gadget. Au fond : Paul-Louis Bouchet, éditeur de l'album-souvenir.

Notre ami Jacques nous a quittés en avril dernier (petit article ici) mais avait pu voir la progression du projet, dont il se réjouissait.
Dommage, vraiment, qu'il n'ait vu la chose terminée. Idem pour l'album-souvenir, dont il eut certainement été très fier.

Lors de notre dernière conversation, en mars, j'évoquais le dossier que je préparais sur lui, pour une future version papier de la gazette. Il en était tout heureux. Mais là encore, parmi les projets post-Covid qui avaient été reculés sans cesse, ce dernier verra le jour sans lui.
Le pire, c'est que depuis je suis tombé sur une interview improvisé devant sa maison, il y a 10 ans, dont j'avais totalement oublié l'existence. Elle avait été enregistrée en marge du film-souvenir que je lui avais concocté pour en faire un beau souvenir (avec famille et amis) de ses 60 ans de "carrière" dans la BD.

-> À VOIR ICI : LE FILM "La fête à Nico", quand Nicolaou fêtait avec ses amis ses 60 ans de métier, il y a exactement 10 ans.


Nous aurons donc l'occasion de revoir et réentendre l'ami Jacques - avec un petit pincement au cœur - évoquer quelques souvenirs personnels, lorsque ce petit film biographique sera monté, avant la fin de l'année.
Il en avait vu les principales images, mais pas toute l'interview, et pas du tout ce passage resté inédit.

Le père adoptif de Placid et Muzo reviendra ainsi, virtuellement, nous faire une visite avant Noël...

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Pour vous procurer l'album-souvenir de l'expo Nicolaou (il vaut 10€ seulement), adressez un mail à l'Office du tourisme ici :  https://www.royanatlantique.fr/contact/


2023, et un cadeau XXIe siècle

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2023.... déjà.

Cette année sera spéciale, pour le monde des lecteurs (et surtout anciens lecteurs) de Pif-Gadget et de Vaillant, car plusieurs événements s'y succèderont :

  • la célébration des 75 ans de la naissance de Pif le chien (Noël dernier on fêtait les 70 ans de son arrivée en fanfare dans le journal Vaillant, d'ailleurs !). Il se passera des choses ici, juste avant Pâques... ;-)

  • l'événement du printemps : une version papier (oui !) de la Ouf-Gazette, qui avait été créée au printemps 2020 sous forme numérique, et dont ce premier numéro (il y en aura 2...) regroupera dans un premier volume (format "mook", à mi-chemin entre un livre et un gros... Pifà dos carré) une série de dossiers et entretiens/portraits inédits consacrés à des auteurs marquant du journal, le tout accompagné de 2 gros bonus-gadget ! Et le tout accompagnera (ou sera accompagné, je ne sais plus) de films inédits et exclusifs (seuls les abonnés-souscripteurs en ont vu déjà une grande partie) mettant en scène des thèmes du journal et surtout donnant la parole à ses auteurs et rédacteurs (plusieurs nous ayant quittés depuis les tournages). Ce sera un bouquet d'archives autour de Pif, pour tous les anciens lecteurs.
    Bien évidemment, vous en découvrirez le contenu et le projet au fur et à mesure de sa progression.

  • Enfin, et ce n'est pas le moindre événement - et de loin ! - la publication par notre ami Sébastien Gérard d'un ouvrage consacré au Pif-Gadget des années 80, et jusqu'à la première mort du titre. Non seulement ce sera le premier livre (depuis celui de Richard Medioni en 2003) qui apportera vraiment des infos jamais publiées sur le journal et ne sera pas une compilation de propos et d'infos existant ailleurs, mais de plus, son point de vue axé en grande partie sur le marketing du journal et son évolution dans un univers médiatique sera alimenté par de nombreuses archives jamais vues auparavant !
    Son titre n'est pas définitif (il me semble) mais d'après mes infos, il fera l'objet d'un crowdfunding en mai et sera officiellement publié à la rentrée.

En attendant, et pour débuter l'année en ... revenant presque 20 ans en arrière, voici un cadeau de la maison : le film retraçant la reprise de Pif-Gadget dans les années 2000. (On me reproche parfois de n'évoquer que le passé de ceux qui ont connu la "période rouge", ou Vaillant. Ici, on s'adresse aussi aux millennials ! :-)
Il raconte le contexte de cette reprise, les auteurs qui y ont participé, le tout assorti d'archives exclusives et notamment le témoignage de celui qui nous a brusquement quitté en septembre dernier : François Corteggiani.

Pour visionner le film,
cliquer sur l'image :






Pif, 75 ans et tous ses crocs...

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75 ans !

Il va être difficile d'échapper à l'événement, tant l'équipe du magazine actuel a bataillé pour qu'il soit médiatique : numéro du journal + hors-série sur le sujet... et en forme de cerise sur la crème du gâteau, l'édition par la Poste d'un timbre commémoratif (rien que ça !) tiré à 700 000 exemplaires et dans la foulée, un album... autour de l'anniversaire des 75 ans.

Si on avait dit ça à ce cher vieil Arnal, il n'y aurait jamais cru.

 -> Retrouvez ici la page-hommage commémorant les 40 ans depuis la disparition d'Arnal.

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Annonce publiée le 26 mars 1948 dans L'Huma
Les anciens lecteurs du journal, devenus collectionneurs et exégètes, savent évidemment que le personnage de Pif, créé par José Cabrero Arnal quelques années après sa libération du camp de Mauthausen, fut sa manière de recréer en France ce qu'il faisait déjà en Espagne avant-guerre, tout en y voyant une manière de remercier ceux qui l'avaient accueilli de ce côté des Pyrénées.

Pif apparu sous forme d'annonce le 26 mars 1948, puis 2 jours plus tard dans le numéro de l'Humanité-Dimanche de Pâques :

Ci-dessus : le premier "strip" du nouveau personnage venu remplacer Félix le chat dans les pages de L'Humanité, à partir du 28 mars 1948.

Et quand on revoit la première bande mettant en scène ce petit chien, on est frappé par sa fougue et sa candeur, et aussi le fait qu'il soit en quête de nourriture, et chassé à coup de pompes dans le postérieur. C'est vraiment un chien de l'après-guerre... Par la suite, évidemment, il s'"embourgeoise" (un comble, pour des journaux issus du PCF !) en rejoignant une famille (ci-dessous, par C. Arnal) et en se retrouvant dans des récits et gags farfelus, dont tout de même on retrouve toujours un certain esprit frondeur.

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L'année des 75 ans a démarré en fanfare le 31 janvier dernier, avec le lancement officiel du fameux timbre Pif à la librairie philatélique Le Carré d'Encre, à Paris. Ça se déroulait sous la parrainage de Stéphane Bern (qui officiait à la fois en tant que membre de la commission philatélique pour le patrimoine, mais aussi en tant qu'ancien lecteur de Pif-Gadget...)

Au passage, il nous confiait avoir lu Pif-Gadget et le Journal de Mickey, le premier encouragé par sa mère très progressiste, et le second par son père plus traditionaliste... Comme il ne manque pas d'autodérision, il a ajouté : "Ensuite j'ai mal tourné, je me suis mis à lire Point de Vue... alors que maman m'emmenait plutôt à la Fête de l'Huma. On n'est pas à une contradiction près !"

Lancement du timbre Pif, avec le responsable Philaposte, les dirigeants de Pif-Mag, Stéphane Bern et Mircea Arapu, auteur de l'illustration.

PHILATÉ-PIF...
Le timbre créé par La Poste à l'occasion des 75 ans présente 2 particularités :
il a été dessiné par Mircea Arapu, ancien lecteur de Vaillant puis Pif-Gadget en Roumanie, avant de faire le saut vers la France et finir par travailler pour le journal ! (Il y avait repris Arthur le fantôme, puis avait dessiné de temps à autre Placid et Muzo, ou même Pif).
L'autre particularité, c'est qu'il s'agit du premier timbre français se présentant sous la forme d'un strip de bande dessinée, en 3 cases !

© L'Humanité / Pif et Hercule SAS / MIrcea Arapu

Pour retrouver les "actus" sur les 75 ans de Pif, l'édition du timbre, etc., il faut aller se brancher sur les divers réseaux (Instagram, Facebook, Twitter, etc...).
Mais cette fois, la Poste elle-même joue le jeu, avec notamment une petit reportage sur .. la création du timbre (cliquer sur l'image pour accéder à la vidéo) :

Le journal (repris en novembre 2020) fait évidemment la couverture autour de l’événement, allusion directe à celle du premier Pif-Gadget contenant des timbres !
D'ailleurs, la fameuse Jacqueline Caurat (speakerine qui animait une émission de philatélie à l'ORTF dans les annnées 60 et 70) s'était retrouvée dans les pages du journal... mais y avait déjà figuré des années auparavant, quand il s'appelait encore Vaillant !
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Ci-dessous : 3 des couvertures "timbrées" de Pif-Gadget.
Il faut savoir que le premier numéro dont le gadget était philatélique (n°34) comportait une petite pochette de 4 timbres provenant des pays de l'Est, sponsorisée par le catalogue Thiaude. C'étaient généralement des timbres issus de stocks de Pologne, Roumanie ou Hongrie.
Le n°87 (au centre) annonçait la grande campagne de 4 semaines consécutives avec des timbres de Mongolie. La couverture a directement inspiré celle du nouveau Pif-Mag, dont les personnages ont été dessinés par Mircea Arapu.
Le n°115 (non présent ici) annonçait un "trésor", sous la forme d'une planche de 4 timbres (eux aussi en provenance de stocks périmés de la poste) de Bulgarie, autre pays du bloc soviétique. Enfin, le n°985 (de 1987) proposait une originalité : dans le cadre de l'aventure spatiale à laquelle prenait part la France, on trouvait dans le journal une pochette de timbres... soviétiques, qui illustraient l'aventure spatiale russe !

En février 1989, le journal avait établi un partenariat avec les éditions Atlas, qui lançaient une grande collection "Timbres du monde" et avaient offert (en échange de pages de publicité, évidemment) une pochette de timbres dans chaque numéro de Pif-Gadget (n°1039), ce qui en faisait en quelque sorte un second gadget... :
 

Mais la philatélie était déjà présente bien auparavant, dans Vaillant... qui comportait une vraie rubrique philatéliste de qualité, pendant plusieurs années !
De grands noms de collectionneurs ou spécialistes y partageaient leur trouvailles ou un petit bout d'histoire du timbre, agrémenté de conseils pour les collectionner, les classer, les protéger, etc...
Ci-contre : le beau numéro de septembre 1961, qui affichait en couverture une superbe collection à thème animalier ...
Étonnant !

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Pour notre part, les 75 ans de Pif sont une occasion de revisiter 75 ans d'histoire du journal et de son héros vu par plusieurs de ses dessinateurs.
Ce nouveau montage (plus dense et animé, pour une génération d'internautes qui s'ennuient dès que les interviews font plus de 4 phrases...) est l'occasion aussi de présenter des images restées inédites (on y croise Louis Cance, Kamb, Claude Bardavid, Cavazzano, Yannick et Corteggiani, que tout ce ramdam aurait bien amusé - ou énervé, bien sûr, le connaissant !...)
Un anniversaire de ce genre méritait bien un film sur mesure...

Cliquez sur l'image ci-dessous :



SUPERMIIIAAAOOUUUUU

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SUPERMIIAAAOU !!!!

Il arrive parfois qu'une nouvelle illumine la journée d'un (vieux) lecteur de bédés. Oui, vous savez, ces machins qu'on trouvait en kiosques, qu'on payait en francs, et qui se présentaient sous la forme de fascicules proposant des récits et gags en noir et blanc et en couleurs... parfois accompagnés d'un petit gadget.
Je vous parle d'un temps que les moins de 40 ans... etc...
Eh bien, cette nouvelle, que m'avait confiée il y a un bon bout de temps Bilitis Poirier (la fifille de Jean-Claude) était le projet de l'édition en intégrale des aventures de "Supermatou" ET d'"Horace, cheval de l'ouest", deux créations de son papa pour Pif-Gadget au cours des années 70.

"ALLELUIA !" fut, de mémoire, le premier mot qui me vint alors à l'esprit.

Mais Bilitis s'était lancé un défi homérique. Avec opiniâtreté, elle dut retrouver la trace de tous les récits (y compris ceux qui n'avaient pas été publiés dans le Pif-Gadget"normal", mais dans des hors-série, etc.), et surtout rescanner en haute résolution et retravailler chaque planche, retrouver les couleurs initiales, corriger les (nombreux) défaut d'impression de l'époque (mauvais rendu ou décalage des couleurs), et redonner à l'œuvre paternelle le lustre et le dynamisme qu'elle méritait.
 


 

(Ci-contre : Bilitis Poirier avec un peu de doc, au cours d'un entretien destiné à la Ouf-Gazette, qui sera publié le mois prochain - Photo J-Luc M)

 

Parlons de Supermatou...

Il fit son apparition dans le n°321, sous la forme d'une annonce qui laissait présager l'arrivée d'un personnage vraiment fracassant, reprenant quelques codes de Superman... et ceux de sa parodie ! Mais s'il devait autant au personnage Maximax, créé avec Jacques Lob en 1964, qu'à celui de Superdupont (créé en 1972) ou même de Benoît Brisefer (créé en 1960), Supermatou et son acolyte le chien Robert avaient bien d'autres ambitions, et leur créateur allait offrir aux lecteurs de Pif-Gadget un véritable condensé de ses trouvailles loufoques, un remède contre les mercredis pluvieux et le véhicule débridé qui allait lui permettre d'ouvrir grand les vannes de son inspiration farfelue. (Oui : ce véhicule n'était autre que le fameux car à vannes, dont la légende hante encore les marges des feuillets d'humoristes en panne...)

Ci-dessus : la page d'annonce pour Supermatou dans le Pif-Gadget n°421, en avril 1975.

Saviez-vous, d'ailleurs, que la parution du héros fut précédée d'une véritable arnaque éditoriale auprès des lecteurs ? C'est hilarant, digne des gags de Poirier... et je vous raconte ça, avec Bilitis, le mois prochain ! ;-)

Les récits de Supermatou, dont le costume subit quelques transformations au cours de ses récits (vous ne vous en souvenez plus, mais tout au début son costume comprenait une queue et était assorti de griffes aux "pattes" !), avaient une particularité, parmi d'autres : ils étaient le prétexte à une mise en abîme du rôle d'un (super) héros dans un journal pour enfants et une remise en question du contenu d'une page de BD comique, rien que ça. ! Les cases des histoires étaient souvent truffées de références ou de gags qu'on ne repérait qu'à la deuxième lecture, et parfois ces références venaient carrément phagocyter l'action en cours !

Avec cette série, les enfants qui lisaient Pif avaient droit à leur première leçon de post-modernisme loufoque... déjà à l'œuvre dans Horace, cheval de l'ouest. Avant Poirier, seuls Goscinny et Gotlib étaient parvenus à ce niveau dans la BD humoristique française, tout en restant lisibles par des enfants.

Poirier ne se privait d'ailleurs pas d'évoquer directement (et de manière iconoclaste) le journal où il paraissait ou faire allusion à d'autres personnages ou références extérieures à lui. C'est un peu pour cela qu'il reste si contemporain et que sa lecture continue de nous enthousiasmer.

L'autre raison à ce plaisir ultime, c'est le trait de Poirier : il parvenait à être à la fois rond et amical, tout en restant percutant, hyper-dynamique, mais sans jamais rien devoir à l'école franco-belge. C'est peut-être son plus grand exploit : à aucun moment, malgré l'inspiration dite des "gros nez", ne peut-on penser qu'il empruntait à Roba, Jidéhem ou autre Peyo, proposant au contraire sa propre syntaxe visuelle et son sens aigu (et personnel) de l'autodérision graphique.
Le plus grand ennemi de Poirier et Supermatou, à tout jamais, ne fut pas l'insupportable Agagax, mais bien l'esprit de sérieux.

Ci-dessus, dès la première bande du premier récit de Supermatou, un univers loufoque se met en place et on aperçoit déjà une mention très décalée au journal qui abrite cette histoire... (Et cet écriteau se répètera dans chaque case de la première page... et dans tous les sens.)

La réédition

Les éditions Revival proposent, avec Bilitis Poirier, une intégrale en 2 volumes.
Le premier volume parait aujourd'hui 17 mai, et c'est un pur régal.
Il s'agit d'un vrai travail éditorial de haute tenue, sur beau papier, qui va faire oublier les honteuses et approximatives éditions pirates, lesquelles se contentaient de compiler de mauvais scans, et elles étaient d'ailleurs incomplètes...

Bilitis a cherché à rendre justice au travail de son père, et pour cela s'est attelée à un travail de bénédictin (si j'utilise le féminin, on pourrait croire que j'évoque une liqueur...) qui lui a pris pas loin de 3 ans à temps complet (mais elle avait entamé son travail préalable il y a une douzaine d'années !). Non seulement elle a retrouvé les "vraies" couleurs de Supermatou et nettoyé chaque case, mais elle s'est donnée pour mission de ne jamais céder à la tentation du "faire joli" en ajoutant ici un dégradé, ou là un effet que seul l'informatique autorise.
On ne peut pas résumer la chose autrement : ce qu'on a entre les mains, avec ce volume de près de 300 pages, c'est tout simplement la quintessence du pur jus de Poirier ! (oui, j'assume) ;-)

J'ai un peu triché, en inversant l'image pour que
vous puissiez admirer ce magnifique supermatampon ! ;-)

Cerise sur la crème du gâteau :

Bilitis a réussi à convaincre (très facilement, car il était fan !) le célèbre Tampographe Sardon de créer de magnifique tampons à l'effigie des héros de Poirier ! Autant dire que les albums qu'elle aura l'occasion de dédicacer ne seront pas seulement signés, mais tamponnés pour en faire les joyeux de tout bédé-bibliophile qui se respecte ! Ah mais !

Infos de l'éditeur Revival : https://editionsrevival.fr/livres/supermatou/

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Le mois prochain, les abonnés de la Ouf-Gazette découvriront un grand dossier assorti d'un long entretien exclusif avec Bilitis Poirier au sujet de Supermatou, qui permettra de découvrir sa genèse (et au passage celle de son prédécesseur Maximax !), avec quelques archives personnelles, souvent très rares et inédites. Christian Flamand, qui fut l'assistant de Poirier, et reprit Supermatou pour le format "poche", m'a également confié ses souvenirs du travail avec Jean-Claude Poirier.  
Et selon notre tradition, il y aura une version vidéo de ces entretiens !


Le portrait ci-dessous, réalisé à l'issue du 2nd des deux entretiens (celui qui fut filmé), présente Bilitis posant fièrement avec ce premier volume, en compagnie des personnages de son papa... ce dernier trônant (au sens littéral) derrière elle ! (Merci à elle, qui m'a trouvé et confié les illustrations à intégrer dans le décor !)
Ce portrait fera d'ailleurs partie d'une petite expo à partir du 29 mai, et il sera entouré d'autres portraits d'auteurs de BD ayant travaillé pour Pif-Gadget... entre autres chose. 
(Du 29 mai eu 25 juin, au Baron Rouge, 1 rue Théophile Roussel, Paris 12e)

... et ZOUF !!!! ;-)

- Jean-Luc Muller



La chaîne Youtube PIF--FILMS est ouverte !

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Le 1er octobre s'ouvre la chaîne Youtube entièrement consacrée à Pif-Gadget et Vaillant : plusieurs heures de films et clips autour de sujets, montages d'archives, portraits et reconstitutions pour raconter toute l'histoire de ce journal... à travers les témoignages de ceux qui en ont été les grands auteurs, les rédacteurs et aussi les lecteurs !

On y trouvera d'ici le printemps 2024 près de 10 h de vidéos originales, avec environ 70 clips ou documentaires : grands moments de l'histoire du journal (de 1945 à... aujourd'hui), entretiens exclusifs et nombreuses archives inédites avec certains des plus grands auteurs de BD y ayant travaillé, et des thématiques liées évidemment aux gadgets, ou à des événements-phares qui ont marqué la vie de Vaillant et de Pif-Gadget.

La chaîne Pif-o-films sera accessible à tous, mais... certains contenus resteront réservés aux abonnés du projet audiovisuel pif-film.com !
Et les abonnés/souscripteurs seront les premiers à découvrir au fur et à mesure les nouveautés de la chaîne ! 

Il a fallu du temps avant de décider de rendre tout cela accessible.
Mais la disparition récente de Mandryka, Forton, Nicolaou, puis Corteggiani, ont en quelque sorte précipité la décision et mis un terme à l'idée qu'il y aurait un jour LA grande expo autour de Pif à Angoulême, en présence de quelques-uns des derniers auteurs ou dessinateurs importants du journal.

Quant au projet d'édition papier (toujours prévu, rassurez-vous !), il ne cesse d'être reculé par défection d'éditeurs, contexte géopolitique et autres contingences. En ce moment-même, un grand crowdfunding Ulule finance la prochaine publication attendue d'un ouvrage consacré aux années 80, jusqu'à la fin du journal en 1994 : https://fr.ulule.com/histoiredepif/. Un autre ouvrage sur Pif ne pourrait d'ailleurs pas monter sa publication participative en même temps - et ce serait contre-productif.

Il a fallu environ 4 mois pour remasteriser (parfois remonter) chaque vidéo qui compose ce grand "Netpif" de programmes consacrés à Pif-Gadget et Vaillant.
Une quinzaine de films supplémentaires est en ce moment en cours de remontage (souvent pour les compléter, et en tous cas pour en proposer les meilleures qualités possibles).
Il y aura même d'ici la fin octobre des nouveautés et exclusivités exceptionnelles, tournées au printemps dernier !

50 films et clips seront déjà en ligne pour Noël !

Les souscripteurs/abonnés recevront au fur et à mesure par e-mail la liste des liens mise à jour, contenant notamment ceux de toutes les vidéos qui ne sont PAS accessibles publiquement !
Surtout, ils seront les premiers prévenus, 10 jours avant tout le monde, de la mise en ligne de chaque vidéo.
... et certains films leur sont réservés en exclusivité !

Sans oublier la OUF-Gazette réservée aux souscripteurs !


Comment souscrire, d'ailleurs ?
C'est simple : vous pouvez décider d'encourager matériellement l'auteur du projet de manière efficace via Paypal (avec l'adresse pif-film@orange.fr)... et pour tout montant envoyé dépassant 25 €, vous devenez automatiquement abonné "actif" et recevrez les news et la OUF-Gazette des abonnés !
Si vous avez envie de faire ce geste "participatif", pensez à laisser vos coordonnées complètes... pour qu'on puisse vous envoyer quelque chose le moment venu ! ;-)
Si vous avez suffisamment de petits sous pour aller plus loin, à partir de 50 € vous devenez officiellement souscripteurs du projet, recevrez quantités de dossiers interactifs bourrés d'archives, des liens vidéos privés et les numéros parus de la OUF-Gazette.... et vous serez aussi automatiquement souscripteurs du projet de publication papier (qui a déjà été reporté 2 fois, mais qui reste d'actualité !) et dont le résultat vous sera expédié gratuitement le jour venu !

Rappel historique

10 ans...

10 années que ce projet audiovisuel destiné à créer un patrimoine vivant autour de l'histoire d'un journal, ses rédacteurs et ses auteurs, s'est "officiellement" créé. (En réalité, l'idée en avait été formulée, vaguement, lorsque je tournais de petits entretiens vidéo pour accompagner certains numéros de la publication virtuelle "Période Rouge" de Richard Médioni.)

En 2014, alors que je m'étais complètement ruiné en multipliant ces fameux tournages (pour une raison simple, que j'explique ci-dessous), et que j'avais rédigé un projet de documentaire assez ambitieux sur Vaillant et Pif-Gadget, déposé chez Arte, France 5, Histoire, etc., l'un des lecteurs fidèles de Richard me suggérait de lancer un crowdfunding pour permettre, en attendant, de poursuivre la réalisation de ces divers clips et reportages. Bonne ou mauvaise idée ?  L'idée était de financer dans l'urgence plusieurs tournages d'entretiens et de faire en sorte que toutes ces "archives" appartiennent en quelques sortes aux souscripteurs, en attendant qu'un diffuseur et une société de production se décident enfin à lancer le projet télévisuel, qui semblait en bonne voie pour la rentrée (tout ça se passait au tout début de l'été).

(Ci-dessus : séance de tournage d'entretien avec Richard Medioni en mai 2015)

Petit aparté :
la raison pour laquelle je sentais l'urgence absolue de tourner à mes frais, en attendant, plusieurs entretiens, venait d'un constat terrible : les principaux témoins et acteurs de l'histoire du journal, et quelques-uns de ses auteurs-phares, avaient disparu récemment, ou bien étaient fort mal en point, présageant mal d'un tournage trop tardif.  Je me souvenais des images un peu tristes de Raymond Poïvet et Roger Lécureux en fin de vie, captés in extremis (au sens propre) par Marc Rouchairoles pour son documentaire tourné en 1999. Et je me lamentais d'avoir manqué l'immense Jean Ollivier (premier auteur à rallier Vaillant et scénariste de récits qui m'avaient fait rêver), croisé en 2004 mais qui nous avait quittés subitement l'année suivante. Idem pour Rafael Marcello, génial dessinateur (parti 3 ans plus tard), sans parler de Paul Gillon, Jean-Claude Forest, Jean Tabary ou Roger Mas (ce dernier décédé alors que je présentais un film consacré à l'auteur Baru lors du festival d'Angoulême - tout un symbole).
Parmi les auteurs ou personnages que je voulais absolument rencontrer et interviewer, certains étaient âgés, ou à la santé chancelante. Parmi eux, dès 2008, j'avais décidé de filmer Kline (Roger Chevallier), fameux dessinateur de Loup-Noir. M après notre premier entretien filmé - sorte de brouillon inachevé du "vrai" tournage à venir dont il repoussait l'échéance sans cesse, il préférait toujours m'inviter à déjeuner et discuter d'autre chose... en m'invitant à apporter la caméra un autre jour ! Et ce petit entretien très brouillon restera le seul enregistrement vidéo de ce grand Monsieur disparu en 2012... dont je tarde à monter depuis les images, qui me touchent beaucoup et à divers degrés. 
Jacques KAMB et Marcel GOTLIB étaient devenus des amis, filmés selon les possibilités. Concernant Marcel, après 3 courtes séances de tournage entre 2009 et 2012, j'avais exclu l'idée de poursuivre (nous avions même un vague projet documentaire biographique parodique, resté sans lendemain) car son état de santé et ses difficultés respiratoires croissantes ne donnaient pas à mon sens une image valorisante de ce véritable génie, et nous nous retrouvions chez lui, là aussi, pour parler d'autre chose.
Jean SANITAS, journaliste et scénariste (on lui doit Bob Mallard, Léo, bête à part avec Roger Mas, ou les adaptations de Fanfan la tulipe et des Mystères de l'Ouest) était âgé, à la santé déclinante, et il avait repoussé pendant 2 ans l'échéance, pour raisons matérielles. Je pus enfin le rencontrer pour un tournage en Auvergne, durant l'été 2014, alors que le fameux crowdfunding n'était même pas terminé. Un journaliste de France 3 local m'emboîta le pas, sans quoi ce seraient les seules images filmées de ce personnage hors-normes, avant sa disparition 2 ans plus tard.
Une course à la mémoire patrimoniale, voilà ce qu'était devenu ce projet.

Et lorsqu'une société de production très en vue et influente décida de lancer un projet de documentaire concurrent (alors que le crowdfunding touchait à sa fin !), saisissant l'opportunité d'une "case" se libérant sur Arte, tout s’écroula d'un coup. Adieu mon grand documentaire historique et ludique, pour raconter en 2 parties 50 ans d'une certaine presse pour enfants, depuis la guerre...

Les images déjà tournées, renforcées par de nouveaux entretiens filmés, et des reconstitutions, animations et mise en scène d'archives d'origines diverses, sont venues grossir cet ensemble pour donner une tout autre forme au projet : un corpus chronologique et thématique de films, clips et archives autour de Vaillant et Pif-Gadget, où les contraintes de durée ou de format n'existent plus.
Un sigle avait même été créé pour accompagner tout ça, amalgamant l'initiale de Vaillant et celle de Pif-Gadget :

En tout, il existe déjà près de 6 heures de films et clips réalisés et montés avec le même soin que des documentaires TV, à la différence qu'ils ne sont pas produits par une équipe de salariés mais par une seule personne multipliant les casquettes, et travaillant bénévolement... (Les seules dépenses couvertes par les souscriptions de 2014 étaient les locations de matériel, le paiement de collaborateurs épisodiques, les locations diverses et l'achat de disques durs de sauvegarde, de cartes numériques et plusieurs accessoires indispensables).
Ceci explique en grande partie le temps infini - essentiellement entre 2015 et 2018 - que prirent les différents tournages complémentaires, puis les montages (réalisés à 75% en 2022...) de toute cette matière (environ 60 h de rushes).

La "bande-annonce" d'extraits (qui reprend en partie le teaser du projet participatif initial) :

 

Cette chaîne Pif sur Youtube permet d'ores et déjà de partager avec plein d'anciens lecteurs, même très éloignés, une certaine mémoire de la BD populaire.
J'espère qu'elle permettra d'apporter un éclairage et, en tous les cas, un peu de chair à cette rédaction qui œuvra pour le plus passionnant des illustrés pour la jeunesse.





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